Monaco-Matin

Une nurserie pour les poissons

Installés sous l’eau depuis début juin, ces habitats pour poissons s’inscrivent dans la politique environnem­entale de la commune. C’est le 20e port de Méditerran­ée à être équipé de nurseries

- SARAH CIAMPA

Quand on entend le mot nurserie, on pense aux espaces réservés aux bébés. Dans le cas présent, ce sont des larves de poisson en voie de développem­ent. Le port de Cap-d’Ail s’est associé à l’institut EcoOcean – une associatio­n spécialisé­e de Montpellli­er – pour réaliser ce projet. L’objectif de ces nurseries ? « Fournir aux larves de l’habitat dans les ports car dans ces lieux, il y a très peu d’enrochemen­t. Donc les petites larves se font manger par les plus gros poissons présents », répond Yann Guais, responsabl­e développem­ent à EcoOcean.

20e port à avoir des nurseries

Dans la région Paca, 40 % de la côte est anthropisé­e, c’est-à-dire que l’espace et l’écosystème sont modifiés par l’homme. « C’est justement pour remettre les fonctions de nurserie dans les ports que nous avons lancé ce projet. L’idée est d’installer les nurseries sous les pontons car c’est là où il y a des espaces vides, loin des zones techniques et du gazole des bateaux », explique le responsabl­e développem­ent. Au total, 51 nurseries ont été installées sous les pontons du port de Capd’Ail, 20e port en Méditerran­ée à se doter de ces habitats sous-marins. Les nurseries, grilles métallique­s comportant des coquilles d’huîtres vides, deviennent ainsi pendant six à sept semaines l’habitat idéal pour les larves. Devenues plus grandes, elles repartiron­t alors vers le large. «On favorise la survie des larves de poisson », se réjouit Yann Guais.

« Susciter des vocations »

Ces oasis de biodiversi­té ne sont pas sans ravir le directeur du port, Michel Perrin. « C’est la suite logique de notre démarche environnem­entale. Depuis 2015, nous sommes reconnus “Port propre”, une condition requise pour accueillir ces nurseries. Cela fait trois ans que nous discutons du projet avec EcoOcean car les configurat­ions du port sont favorables pour accueillir les “Biohut”.» En effet, le bassin portuaire de Cap-d’Ail étant en eau profonde (28 mètres) et grâce au courant ligure qui vient le nettoyer, le port est l’endroit propice à ces huttes sousmarine­s – ces « Biohut ». « J’espère que notre action va susciter des vocations auprès de nos collègues des ports voisins », souhaite Michel Perrin. Il ajoute: « Nous avons parlé avec nos plaisancie­rs pour qu’eux aussi respectent certains comporteme­nts écologique­s, notamment dans l’utilisatio­n des produits chimiques et la manière de faire le plein de gazole. » Maintenant, il faut patienter. En septembre, les larves auront grandi et les poissons pourront prendre le large.

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 ??  ?? Les élèves de CM de l’école André-Malraux ont été conviés à l’événement pour découvrir les nurseries. (Photo Jean-François Ottonello)
Les élèves de CM de l’école André-Malraux ont été conviés à l’événement pour découvrir les nurseries. (Photo Jean-François Ottonello)

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