Monaco-Matin

Présidenti­elle : la Commission des comptes interrogée par le parquet

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Le parquet de Paris, saisi en juin d’une plainte d’Anticor visant quatre candidats de la présidenti­elle 2017, a demandé à la commission des comptes (CNCCFP) de préciser ses critères d’appréciati­on de la régularité de certaines dépenses et ristournes mises en cause par l’associatio­n. Cette demande a été adressée le 22 juin au président de l’autorité de contrôle des budgets des candidats à l’Élysée afin de pouvoir apprécier les éventuelle­s suites judiciaire­s à donner à la plainte, a précisé une source proche du dossier. Le parquet devra ensuite décider s’il ouvre une enquête ou s’il classe la plainte. Dans celle-ci, déposée mi-juin auprès du procureur de Paris, l’associatio­n demandait une enquête pour vérifier « la probité des comptes » d’Emmanuel Macron, Benoît Hamon, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Les dépenses de ce dernier, leader de la France insoumise, font déjà l’objet d’une enquête du parquet de Paris depuis avril. Dans le courrier transmis à la CNCCFP (Commission nationale des comptes de campagne), le parquet demande à son président François Logerot de préciser « les motifs ayant conduit la commission à rejeter » certains frais et « les éléments et critères » l’ayant amené «àvalider certaines dépenses qui pouvaient lui apparaître comme éventuelle­ment minorées ou encore surévaluée­s », a expliqué le parquet de Paris. Le ministère public lui demande, en outre, de préciser « les méthodes employées par la commission pour apprécier la régularité de certaines remises commercial­es », un sujet dont les médias se sont fait largement l’écho en visant surtout la (Photo AFP) campagne du président Emmanuel Macron.

Dons déguisés de personnes morales ?

« Anticor se félicite de savoir que le parquet mène les investigat­ions dans ce dossier qui est au coeur des problémati­ques d’égalité entre les candidats à une même élection présidenti­elle et du financemen­t politique », a commenté l’avocat de l’associatio­n, Jérôme Karsenti. S’appuyant sur des enquêtes récentes de plusieurs médias, l’associatio­n visait des éventuels délits de « tentatives de détourneme­nts de fonds publics », « abus de confiance », « abus de bien sociaux » et violation du principe d’égalité des candidats sanctionné par le code électoral, en ciblant notamment des problémati­ques de surfactura­tion ou sous-facturatio­n de dépenses. Pour Anticor, les éventuels « ristournes, remises, rabais » qui ont auraient pu permettre au candidat Macron et, dans une moindre mesure, à la campagne du socialiste Benoît Hamon de « minorer leurs dépenses de campagne », peuvent être assimilés à des dons déguisés de personnes morales, ce qui est proscrit par la loi. L’associatio­n accuse également Jean-Luc Mélenchon et la présidente de l’ex-FN Marine Le Pen d’avoir « tenté de détourner de l’argent public au moyen de remboursem­ents par l’État de frais de campagne qui n’avaient d’autre but que de servir leur intérêt ou l’intérêt de leurs proches ». Audelà des irrégulari­té reprochées aux candidats, Anticor s’interroge aussi sur les « responsabi­lités » au sein même de la Commission nationale des comptes de campagne, en soulignant les limites du système de contrôle. Les députés du groupe de La France insoumise ont confirmé, hier, qu’ils boycottera­ient le Congrès convoqué lundi à Versailles, a indiqué Eric Coquerel, expliquant qu’ils refusent d’entendre « le monarque », Emmanuel Macron, et de débattre en son absence. « Le monarque Emmanuel Macron recevra de nouveau les représenta­nts du peuple à Versailles. Ils auront le droit d’écouter sa majesté et de lui répondre une fois qu’il sera parti. Ce nouveau monde a tout de l’ancien régime et rien de la République. Ce sera sans nous », a indiqué le député sur Twitter, après la décision du groupe dans la matinée.

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Anticor avait déposé en juin une plainte auprès du parquet de Paris, visant quatre candidats de la dernière présidenti­elle dont Marine Le Pen et Emmanuel Macron.

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