Monaco-Matin

La fête des voisins

Alors qu’elle attendait Avant ça, le Brésil, la France affrontera la Belgique, mardi à SaintPéter­sbourg. les Bleus ont livré le match parfait contre l’Uruguay

- VINCENT MENICHINI, À NIJNI NOVGOROD

L’aventure continue. Tant mieux, elle est si déroutante, enivrante et passionnan­te... Elle nous mènera à Saint-Pétersbour­g, la magnifique, où les Bleus joueront une sixième demi-finale de Coupe du monde contre la Belgique d’Hazard et... Thierry Henry, qui a réussi l’exploit de mettre le Brésil à la porte. Quatre ans après avoir été sortie sans ménagement par l’Allemagne, la France n’a pas répété les mêmes erreurs contre l’Uruguay. Sa prestation d’ensemble, pleine de maîtrise, n’a pas suscité autant d’émotions que celle de Kazan, face à l’Argentine, mais on ne vit qu’une fois tous les vingt ans un truc pareil, alors on s’y attendait.Il est aussi fort agréable de passer, sans trembler, ou presque… Car si la France se retrouve ce matin dans le dernier carré, pour une fête entre voisins dans l’une des plus belles villes du monde, elle le doit beaucoup au talent de Hugo Lloris. Comme toujours, le gardien tricolore a refusé d’endosser le costume du héros. Son arrêt de la 44e minute, sur sa ligne, a pourtant changé le fil de l’histoire bleue.

Varane, la revanche

Le Niçois ne marquera jamais un but, mais hier, c’était tout comme avec cet exploit qui restera comme l’un des moments forts de ce Mondial, l’un des sommets de sa carrière. Sa détente sur sa ligne, ce corps à l’horizontal­e et, surtout, sa capacité à faire face dans la seconde à Godin l’ont fait basculer dans une nouvelle dimension. On espère qu’après ça, le débat est clos, à tout jamais. Il y avait eu le récital contre l’Allemagne, en 2016. Il y aura désormais le chef-d’oeuvre de Nijni Novgorod qui a remis Gordon Banks au coeur de l’actualité. Dans le sillage de Lloris, un autre taulier du groupe France n’a pas manqué son rendez-vous : il s’agit de Raphaël Varane, qui a entendu ces quatre dernières années qu’il n’avait pas les épaules pour jouer des coudes dans le domaine aérien. Contre l’Uruguay, on n’a vu que lui quand il a fallu mettre des coups de casque. Celui qu’il a mis, à la réception d’une caresse de Griezmann, a mis les Bleus sur la voie royale. En prenant les devants face à un adversaire privé de Cavani, et donc incapable d’attaquer autrement que sur coups de pied arrêtés, la France a fait le plus dur. Elle a ensuite maîtrisé et n’est jamais tombée dans le piège tendu par cette équipe uruguayenn­e qui a tout tenté pour faire basculer le match de son côté. Comme prévu, la Céleste a été un adversaire coriace, peu brillant dans l’utilisatio­n du ballon, insupporta­ble par moments, avec des coups bas, de la provocatio­n et cette capacité à faire croire que ce n’est jamais fait exprès. Tout était pourtant calculé, préparé, comme cette semelle de Gimenez sur le talon de Giroud après cinq minutes de jeu, ou ce début d’échauffour­ées après que Mbappé se soit pris le coude de Rodriguez dans le ventre. La France ne s’est pas éparpillée. Elle a fait le break grâce à Muslera, mais aussi à Griezmann. Elle a joué sa partition, sans aucune fausse note, au

cours d’une deuxième période qui a mis en lumière tout ce qu’elle fait de bien, même si on se doit de reconnaîtr­e qu’il est toujours plus arrangeant de jouer une équipe sans son meilleur élément (Cavani) et sans gardien. La magie Deschamps, mais pas que… Kanté a rayonné, Pogba a retrouvé la lumière, Giroud a fait du Giroud, Nzonzi a apporté sa pierre à l’édifice, symbole d’un groupe uni comme jamais. Un groupe tourné vers l’avenir et qui ne pense désormais plus qu’à une seule chose : décrocher une seconde étoile. Plus que deux marches…

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