Monaco-Matin

Animaux, denrées :  choses à savoir avant de voyager

À l’aéroport de Nice, les services de l’Etat mettent en garde les vacanciers contre les risques épidémique­s en ce début d’été

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Bonjour, contrôle douanier s’il vous plaît. Transporte­z-vous des denrées alimentair­es ? Des animaux ? Des végétaux ? » Aéroport Nice Côte d’Azur, côté arrivées, l’autre matin. Ici, ce type de contrôle est fréquent. Il le sera d’autant plus cet été. Avec les vacances et l’ouverture saisonnièr­e de nombreuses lignes aériennes, la vigilance est relevée d’un cran dans le deuxième aéroport français (13,4 millions de passagers en 2017). Le temps d’une opération conjointe, la direction départemen­tale de la protection des population­s (DDPP) est venue épauler la douane. Voici leurs conseils et mises en garde aux voyageurs.

Petite cause grands effets

L’épisode fait froid dans le dos. « En 2001, l’épizootie de fièvre aphteuse en Angleterre était partie d’un plateau repas en provenance d’Asie. Des passagers l’avaient donné à des porcs dans un élevage... et les animaux avaient contracté la maladie. En quelques semaines, ça a contaminé tout une région ! » Ce bon exemple valant un long discours, le Dr Jacqueline Henning, responsabl­e du poste frontière à l’aéroport de Nice pour la DDPP, appelle chacun à limiter les risques sanitaires. « Actuelleme­nt, la peste porcine se propage en Ukraine, la fièvre aphteuse en Chine... »

Jolis souvenirs mais produits prohibés

Une spécialité culinaire, un cadeau offert par vos hôtes, une peau de bête... Il est tentant de ramener de tels souvenirs de voyage. Sauf que l’importatio­n des produits d’origine animale ou végétale est strictemen­t règlementé­e. Et plutôt déconseill­ée. « Si des passagers ramènent des produits interdits, ils sont systématiq­uement saisis et détruits », prévient le Dr Henning. Ce fut le cas pour 191 kg de denrées en 2017 à l’aéroport de Nice. Exit viande et produits laitiers. Une tolérance existe pour d’autres denrées alimentair­es : 20 kg de poissons, 2 kg de miel, d’oeufs, de coquillage­s frais... Mais le Dr Henning conseille de «ne pas ramener de produit d’origine animale ou végétale, car la plupart peuvent être intercepté­s. De ne jamais acheter sur les marchés. Et de s’informer auprès des autorités compétente­s .»

Montrer patte blanche pour les animaux

Autres « souvenirs » à prohbier : les animaux vivants. Chiens, chats, furets... Nos amis à quatre pattes peuvent être porteurs de la rage, du Sras, de la grippe aviaire, de l’encéphalit­e... « Trois possibilit­és : euthanasie, refoulemen­t ou mise en quarantain­e (six mois pour la rage) » ,explique Eric Coulibaly, chef de service santé et protection animale à DDPP. En voyage, le D Henning conseille d’ailleurs de « ne jamais s’approcher d’un animal errant », à cause du risque rabique. On ne badine avec la rage et son risque mortel. L’an dernier, de tels soupçons ont conduit à refouler deux bichons havanais. « Un chien qui arrive doit avoir sa puce électroniq­ue sous la peau, son certificat antirabiqu­e mis à jour, et un certificat de bonne santé. Penser aux dates de rappel pour ne pas avoir de mauvaise surprise », conseille Marie-Catherine Kuntz, directrice adjointe des douanes des Alpes-Maritimes.

Les plantes visées aussi

Autres êtres vivants dans le viseur : les végétaux. Les plantes ayant gardé leurs racines sont interdites. Trop risqué, justifie Marie-Catherine Kuntz. « On pense que le charançon rouge a été ramené par des gens qui transporta­ient des palmiers de Chine. Il faut protéger notre territoire des nuisibles. Et préserver notre planète. » Car le risque sanitaire n’est pas le seul motif de prudence. La convention de Washington protège nombre d’espèces animales ou végétales : oiseaux, reptiles, singes, coreaux, orchidées, mais aussi ivoire, cornes de rhinocéros...

Préparer son voyage

Dans un aéroport connecté à la Terre entière, Marie-Catherine Kuntz conseille de « faire vacciner ses animaux avant de partir. Et ne vous laissez pas tenter par les cadeaux exotiques que vous seriez tentés de ramener ». Car à la confiscati­on et la destructio­n, peuvent s’ajouter de coquettes amendes. « En résumé », Isabelle Ponzevera, chef du service adjoint des douanes à l’aéroport, invite à« bien préparer son voyage avant de partir. Et à egarder la réglementa­tion du pays où vous vous rendez et du vôtre. » Contacts utiles : douanes www.douane.gouv.fr et 0811.20.44.44 / ddpp@alpes-maritimes.gouv.fr

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Opération contrôles et sensibilis­ation à l’aéroport Nice Côte d’Azur. (Photo C.C.)

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