Une étoile au septième ciel ?
Encore et toujours grandissime favori sur la ligne de départ autrichienne, Lewis Hamilton vise une septième couronne suprême qui ferait de lui l’égal de Michael Schumacher au firmament
La F1 d’avant avait dû faire demi-tour in extremis, stoppée net du jour au lendemain, en Australie, le vendredi 13 (mars) du week-end d’ouverture, par la fulgurante montée en puissance de ce maudit coronavirus.
La F1 d’après met le contact ce matin. Loin de Melbourne. A Spielberg, Autriche. Si sept Grands Prix sont d’ores et déjà rayés de la carte - liste noire comptant Monaco et Le Castellet qui devrait encore enfler -, si la nouvelle feuille de route comprend seulement huit échéances européennes pour l’instant - avec l’espoir d’en totaliser une quinzaine en cinq mois et demi -, la « Formule reine » s’offre tout de même une retentissante pole position pour son 70e anniversaire : premier championnat du monde en action, tous sports confondus ! Le promoteur américain, Liberty Media, n’a donc pas remué ciel et terre pour rien.
Sans public, ni podium
La F1 d’après redémarre maintenant. Sans public, ni podium. Avec des écuries réduites, isolées, des pilotes et des personnels masqués, testés, retestés, re-retestés, des journalistes triés sur le volet. Dans un paddock sonnant creux, parsemé de « bulles sanitaires », où les motorhomes taille XXL brillent par leur absence et la distanciation physique constitue la priorité numéro 1.
Cette saison 2020 ne ressemblera à aucune autre, sûr et certain. Mais chamboulera-t-elle pour autant l’ordre établi côté course ? Le roi Lewis Hamilton peutil tomber de son trône ? Avec six titres suprêmes, 84 victoires et 88 pole positions au compteur, l’étoile du pilote Mercedes scintille déjà très haut. Au-dessus de celle d’un autre illustre serviteur de la firme de Stuttgart, Juan Manuel Fangio (cinq couronnes), irrésistiblement largué à l’issue du précédent exercice. La voilà maintenant qui file vers le septième ciel. Le firmament, carrément, où trône la référence absolue : Michael Schumacher. Après avoir dépassé l’emblématique chasseur de poles Ayrton Senna, l’insatiable ogre britannique tient le « baron rouge » dans son viseur. Plutôt deux fois qu’une puisqu’il pourrait aussi le déposséder de son record de succès en GP (91).
À 35 ans, ce cher Lewis semble rouler plus que jamais au pays des merveilles. La F1 demeure son jardin. Sa chasse gardée. Un terrain de prédilection sur lequel la nouvelle vague conduite par les petits génies Max Verstappen et Charles Leclerc le pousse à se transcender, encore et toujours. Aucun signe de lassitude. Le métronome Hamilton est déterminé à marquer durablement l’histoire de son sport. Aujourd’hui, personne ne sait quelle sera la durée de la prolongation de contrat qu’il paraphera dans les deux ou trois prochains mois. En attendant, tout le monde le désigne comme le grandissime favori à sa propre succession quand sonnera l’heure du dénouement crépusculaire, probablement à Abu Dhabi courant décembre.
Mercedes invincible depuis
La stabilité étant de mise sur le plan technique, avant la révolution du règlement repoussée d’un an (2022), on voit mal comment le carrosse de la firme de Stuttgart
Trois pilotes français sur la grille de départ
pourrait se transformer d’un coup en citrouille. Invaincue depuis l’avènement du moteur V6 turbohybride (2014), la machine de guerre allemande totalise la bagatelle de six doublés pilotes-constructeurs. Du jamais vu !
Série en cours...
Son ultime production, la W11, paraît taillée sur mesure pour prolonger l’hégémonie. Valtteri Bottas, le placide coéquipier - pour ne pas dire inoffensif -, en avait fait la démonstration en signant les meilleurs temps des deux répétitions générales sur le circuit de Barcelone.
Nos favoris
Les cerveaux de l’usine de Brackley n’ont pas l’habitude de s’endormir sur leurs lauriers. Énième preuve, cet ingénieux système de direction à deux axes, le DDA, générateur d’un drôle de buzz dans le paddock catalan, qui permet de contrôler l’écartement du train avant en ligne droite ou en virage. De quoi foncer directement vers le septième ciel, peutêtre...
Aujourd’hui :
Demain : essais libres 1 (11 h) et 2