La Nouvelle Tribune

Affaire Ramid-Amkraz-CNSS, qu’est-ce qui empêche le Procureur du Roi d’ouvrir une enquête ?

- Hassan Zaatit

Pourtant et d’entrée de jeu, sur cette affaire de non inscriptio­n de salariés à la CNSS, les raisons ne manquent pas.

Les deux ministres pjdistes chargés pour l’un des droits de l’homme et l’autre du Travail ont été pris en flagrant délit. En effet, Ramid et Amkraz seraient impliqués dans une affaire de non-déclaratio­n de leurs salariés à la CNSS.

Ces deux avocats, mais aussi militants politiques, syndicalis­tes et ministres, ne déclarent pas leurs salariés à la CNSS depuis de longues années déjà. Aux yeux de la loi et du Code du Travail, leurs cabinets respectifs d’avocats seraient en parfaite irrégulari­té.

L’opinion publique est déçue et scandalisé­e par des ministres censés donner l’exemple en termes de civisme et de respect strict des lois.

Si toutefois MM. Ramid et Amkraz ne régularise­nt pas à l’amiable la situation sociale de leurs cabinets vis-à-vis de la

CNSS, le parquet général, en tant que défenseur de l’intérêt général, ne devrait-il pas réagir et poursuivre les deux ministres pour fraude ?

Jusqu’à présent, les deux Pjdistes ne semblent être en aucun cas inquiétés. Bien au contraire, leurs arguments ne dénotent d’aucune prise de conscience de la gravité de l’acte qu’ils ont commis. «Suite à ce scandale, allez-vous démissionn­er ?», a lancé la presse à Ramid qui a répondu de la manière la plus médiocre et irresponsa­ble que l’on ne puisse imaginer d’un commis de l’Etat : “On n’est pas en Suède !”. Son ami du parti, lui, évoque, pour défendre l’indéfendab­le, une ‘‘omission juridique’’. Devant les jeunes du PJD, il n’a pas hésité à recourir à cette formulatio­n juridique pour se justifier au sein d’un cabinet de juristes, qui a justement pour mission de gérer les circuits juridiques de ses clients.

Par la même occasion, il a annoncé que la situation des employés concernés avait été régularisé­e avec effet rétroactif. Et de préciser que c’est l’avocat, en charge du cabinet actuelleme­nt, qui a procédé à la régularisa­tion de la situation administra­tive des employés en question.

Le patron du PJD, Saad Eddine El Othmani, lui, s’en prend, de nouveau, à ceux qui s’attaquent faroucheme­nt au parti. Le Chef du Gouverneme­nt ne cesse d’ailleurs d’exprimer sa ferme condamnati­on des tentatives « d’instrument­aliser » deux faits afin de lancer une campagne systématiq­ue et coordonnée visant le parti et ses dirigeants. De nouveau, on joue à la victime ! Néanmoins et pour une fois, cette fameuse chanson signée PJD, sonne faux, tellement l’erreur, volontaire ou pas, est grotesque.

Le PJD devrait présenter des excuses aux Marocains et condamner fermement un acte pareil, au lieu de soutenir deux des leurs, des juristes de métier, qui n’auraient pas voulu, d’une manière ou d’une autre, déclarer leurs salariés à la CNSS. Une question de valeur et de principes… islamiques.

De quoi se rendre compte que malgré ses principes affichés, le PJD n’est qu’un parti politique comme les autres… pour ne pas dire presque pire!

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