Tourisme. Le plan de sauvetage acté
La priorité aujourd’hui est d’assurer la survie des 11.000 entreprises qui opèrent dans le secteur, et de sauver le maximum d’emplois. C’est tout le sens d’ailleurs de la signature du contrat-programme 2021-2022 du secteur touristique, ce jeudi 6 août.
La priorité aujourd’hui est d’assurer la survie des 11.000 entreprises qui opèrent dans le secteur et de sauver le maximum d’emplois. C’est d’ailleurs le but de la signature du contrat-programme 2021-2022 du secteur touristique, jeudi 6 août.
Des hôtels fermés ou complètement vidés de leurs habituels et fidèles clients en pleine saison estivale, des directeurs commerciaux d’établissements hôteliers en congé anticipé ou vacances prolongées, la «mayonnaise» du plan de relance touristique n’a pas pris. Il faut dire qu’il manque les ingrédients de base. «Est-ce que nous avons fait une évaluation ? Non. Est-ce que les hôtels sont fermés,?Oui, beaucoup. Pourquoi? Parce que la situation sanitaire s’est pas mal dégradée. Or, le rétablissement de la confiance des touristes dépend de l’évolution positive de la pandémie de la cCovid-19», relève Wissal El Gharbaoui, secrétaire générale de la Confédération nationale du Tourisme (CNT), dans un entretien exclusif avec Les Inspirations ÉCO. Et, l’isolement des grandes villes du pays à la vieille de l’Aïd Al-Adha n’a pas arrangé la situation. Dimanche 26 juillet, à la surprise générale, le gouvernement a annoncé l’interdiction d’entrer ou de sortir de plusieurs grandes villes, dont Casablanca. Une décision lourde de conséquences pour les établissements touristiques. «La semaine dernière, à la vieille de l’Aïd, il a été décidé de restreindre la circulation interurbaine. Cela a nécessairement impacté l’occupation des établissements touristiques. Ceux qui s’en sortent sont situés au niveau des côtes méditerranéennes et au sud du pays notamment à Agadir et à Dakhla», ajoute l’ancienne cheffe de cabinet au ministère du Tourisme durant le mandat de Lahcen Haddad.
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L’isolement des grandes villes du pays à la vieille de l’Aïd Al-Adha n’a pas arrangé l a situation des opérateurs touristiques.
Et pourtant le 25 juin dernier, la reprise des activités du secteur du tourisme avait été annoncée en grande pompe avec un certain optimisme, par Nadia Fettah Alaoui, ministre du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale. Les opérateurs, eux, savaient que malgré les signaux prometteurs de la reprise, rétablir la confiance des voyageurs demanderait encore du temps alors que la saison touristique tirait presque à sa fin. Cette crainte se justifie aujourd’hui, un mois et demi après la réouverture des établissements hôteliers. S’il y a eu beaucoup de promotion pour le tourisme local, notamment, malheureusement le marché local n’a pas réagi à la hauteur des attentes des opérateurs à cause essentiellement de la dégradation de la situation et la restriction brutale des voyages à l’intérieur du pays. Suffisant pour accentuer la perte de confiance des touristiques locaux. «Il y a une vraie crise de confiance qui s’installe et c’est ce que nous comptons combattre», ajoute la secrétaire générale de la CTN. Mais les opérateurs le savent plus que quiconque. «De toutes les manières cela faisait partie des scénarii que nous avions envisagés dès le départ c’est-à dire une baisse de l’activité touristique de 70%», reconnait Wissal El Gharbaoui pour qui la priorité aujourd’hui est d’assurer la survie des 11.000 entreprises qui opèrent dans le secteur, et de sauver le maximum d’emplois. C’est tout le sens d’ailleurs de la signature du contrat-programme 20212022 du secteur touristique, jeudi 6 août. Le document prévoit notamment la continuité du soutien aux salaires de 2000 DH pour l’ensemble des opérateurs. Ceci permettra à ces derniers de maintenir au moins 80% de leurs salariés. Le contrat prévoit également des exonérations des taxes, des mécanismes de financement des entreprises touristiques solvables avant la crise, l’accompagnement des entreprises en détresse. Cela permettra aux bénéficiaires, aujourd’hui au bord de l’asphyxie, de humer un peu d’air frais. «Dans ce contrat, il y a un certain nombre de mesures qui sont destinées dans l’immédiat à soutenir les entreprises et à sauver des emplois et dans un deuxième temps, il y a d’autres mesures qui sont prévues pour une reprise effective de l’activité touristique», commente la responsable de la CNT. Malgré cette volonté politique, des craintes demeurent encore. Et cette crainte elle a un nom : le manque de visibilité. Personne ne sait quand et comment la crise va se terminer. Une seule consolation pour l’heure, les acteurs du secteur auront beaucoup appris de la maladie en se permettant plus de risques pour se transformer à jamais.