L’UDC vaudoise lave son linge sale en public
Le parti cantonal a déballé devant la presse les «preuves» justifiant l’exclusion de Claude-Alain Voiblet: lettres et courriels privés, photos et coupures de presse. La question de la mauvaise gestion des comptes de la section lausannoise a aussi été soul
Claude-Alain Voiblet est bien coupable. Pour le prouver, Kevin Grangier, secrétaire général de l’UDC Vaud avait invité la presse, jeudi matin, à découvrir des pièces confidentielles jusqu’alors. Sous la forme d’un curieux déballage, une vingtaine de lettres et d’e-mails privés, de photos et de coupures de presse s’étalent sur son bureau. C’est le énième épisode des affaires déchirant l’UDC vaudoise et sa section lausannoise.
Le but de la manoeuvre est de prouver que les deux présidents de section, Claude-Alain Voiblet et Pierre Oberson, ont bel et bien participé à ces infractions et surtout, qu’ils ont ouvertement menti à l’UDC Vaud à plusieurs reprises.
En ce huis-clos, la consigne est stricte: interdiction formelle de photographier ou de repartir avec ces preuves à caractère confidentiel.
Si l’UDC a décidé de jouer la carte de la transparence sur ce point c’est pour prendre la presse à témoin, et parce que le dialogue avec sa section lausannoise est devenu impossible. En témoignent ces courriers restés sans réponse et le ton qui, mois après mois, devient plus offensif. vaudoise le 2 février dernier à ordonner le libre accès aux procès-verbaux, comptes et ordres du jour de l’association, et à lui interdire de s’adresser à la presse sans son approbation. Les sections Lausanne-Ville et District de Lau- sanne invoquent dès lors qu’elles ont une autonomie complète et refusent de coopérer.
En mars 2016, l’affaire aboutit à la menace de refonder une nouvelle section UDC à Lausanne au cas où l’actuelle division ne se soumettrait pas à la décision prise par le comité central. Pour l’instant, l’UDC lausannoise fait front derrière ses deux hommes, son communiqué intitulé «L’UDC Vaud veut la peau de sa section lausannoise. L’affaire des affiches n’est qu’un prétexte», donnait le ton mercredi. Le signataire Philipp Stauber craint que le parti cantonal ne cherche simplement à écarter Claude-Alain Voiblet du Conseil national, en tant que premier des viennent-ensuite.
Après la presse, et le président de l’UDC Suisse, Toni Brunner, à qui Kevin Grangier a présenté les preuves mercredi à Berne, les membres de la section de Lausanne ont été à leur tour invités à venir consulter les documents.