Verbier: les autorités au pied du mur
L’affaire des constructions illégales à Verbier, qui secoue les autorités de la commune depuis quelques semaines, n’est qu’un nouvel épisode d’une longue série. La construction de locaux en souterrain n’est peut-être pas le plus grave en termes d’impact, mais décrédibilise de nouveau les autorités aux yeux du canton et de l’opinion publique. On peut rappeler dans les années 1970 la construction du bâtiment des Arcades à l’entrée de la station dépassant la hauteur autorisée, et le développement du quartier du Hameau dans les années 1980, entaché de nombreuses irrégularités, sans compter les nombreuses actions juridiques entreprises par des propriétaires individuels dont la presse s’est parfois faite l’écho.
Même si les parcelles libres se font rares, la station connaît depuis une dizaine d’années un processus de démolitions/reconstructions de chalets individuels pour des opérations immobilières de plusieurs millions de francs. La commune de Bagnes, comme d’autres communes valaisannes, tire une partie importante de ses revenus du développement de l’immobilier touristique. Cette proximité avec le secteur immobilier et de la construction, dont plusieurs représentants font partie des autorités, rend ardu un changement de culture, dans un climat économique devenu plus difficile.
Avec l’impossibilité de construire de nouvelles résidences secondaires, la commune et les responsables touristiques sont confrontés aujourd’hui au double enjeu d’inciter les propriétaires à louer leurs appartements (rendu précaire par la nature très fortunée de ces propriétaires), et de mieux exploiter son infrastructure en développant des activités et animations quatre saisons.
Cette perspective ne doit néanmoins pas occulter la nécessité de «faire le ménage» et de sanctionner les promoteurs et architectes qui ont enfreint les règles. Si les autorités actuelles n’en ont pas le courage, on peut espérer que celles de la prochaine législature en feront leur priorité et réhabiliteront, notamment, l’employé communal injustement licencié.