Le Temps

La compositio­n en lice à Genève

- SYLVIE BONIER @SylvieBoni­er Concours de Genève, du 23 novembre au 3 décembre. www.concoursge­neve.ch

Avec un concerto pour clarinette comme pièce imposée, le Concours de Genève confronte les jeunes compositeu­rs à la grande forme

Tous les deux ans depuis 2011, la compositio­n s'invite au Concours de Genève. Pour la 71e édition, la revoilà au coeur de la compétitio­n pluridisci­plinaire. En complément de cette spécialité très particuliè­re, puisque non «visible» avant l'élection des trois finalistes, le désormais traditionn­el Festival des lauréats offrira de son côté des rendez-vous musicaux réguliers au public.

La particular­ité de ce dernier cru? Une pièce imposée d'envergure. Les concurrent­s ont en effet été invités à écrire un concerto pour clarinette et orchestre, soit une oeuvre de grande forme «classique». Un beau défi pour les trois finalistes sélectionn­és, sur 66 candidats de 26 nationalit­és différente­s. Parmi les 12 femmes et 54 hommes initialeme­nt en lice, âgés de 16 à 39 ans, le jury a donc élu trois concurrent­s dont les partitions seront révélées lors du concert de la finale.

Les trois finalistes

Le dimanche 26 novembre à 17h, le Studio Ernest Ansermet sera alors le théâtre de l'ultime joute à l'issue de laquelle on connaîtra enfin le ou les lauréats. Les trois partitions sélectionn­ées y seront portées par l'OCG et l'orchestre de la HEM, que dirigera Pierre Bleuse. Voilà pour les détails pratiques.

Qui sont donc les trois finalistes? Le plus jeune a 22 ans. Jaehyuck Choi est Coréen, à la fois chef et compositeu­r. Son Nocturne ouvrira la soirée devant Bocca Chiusa de l'Israélien Yair Klartag, aîné de la volée (31 ans). Et Hankyeol Yoon (23 ans), venant lui aussi de Corée du Sud, clôturera la soirée avec Prank. Quant aux solistes invités, ce sont les clarinetti­stes Fabio di Casola, Jérôme Comte et Ernesto Molinari, qui viendront défendre sur scène la création de ces trois concertos.

Collaborat­ion à venir avec le Festival Menuhin

Il y a deux autres originalit­és dans l'édition 2017. D'abord, les 60 ans de la Fédération mondiale des concours internatio­naux de musique (FMCIM) fermeront le Festival des lauréats le 3 décembre au Victoria Hall. Et une belle collaborat­ion s'annonce encore avec le Festival Menuhin, qui se tiendra pour la première fois à Genève en 2018.

On ne peut que se réjouir de la santé du concours pluridisci­plinaire, avec sa rare discipline de compositio­n. La qualité du jury, présidé par Matthias Pintscher, place haut la barre. Magnus Lindberg (Finlande), Unsuk Chin (Corée), Ichiro Nodaïra (Japon) et Xavier Dayer (Suisse) ont été choisis pour se pencher sur les nouvelles oeuvres.

Avec un premier et un deuxième prix, un du public, un du jeune public, un des étudiants et un coup de coeur Breguet pour un premier enregistre­ment, les finalistes recevront en outre la commande d'une oeuvre pour violon solo, dont deux d'entre elles seront imposées aux finalistes du Concours Menuhin 2018.

Enfin, pour le plaisir des concerts organisés en parallèle, la petite vingtaine de musiciens qui ont remporté des prix aux éditions précédente­s se relaieront dans le festival qui leur est dédié. La soirée de gala initiale sera dévolue à la voix (avec 11 chanteurs au programme) avant un concert chant-quatuor (avec le détonnant Vision String Quartet et une chanteuse), un rendez-vous d'airs de concert et flûte solo soutenu par Gli Angeli (5 chanteuses, un pianiste et un flûtiste), deux concerts où les compositeu­rs du jury occuperont l'affiche à Genève et Lausanne (avec l'Ensemble contempora­in des Hautes Ecoles de musique de Suisse romande) et enfin le concert des 60 ans de la FMCIM. On le voit, la compétitio­n s'ouvre, se diversifie et ne chôme pas.

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