Etes-vous un mec bien? Et si on le vérifiait…
Douze équipes ont présenté ce week-end à Genève des idées pour aider à réduire les biais entre homme et femme, notamment dans le monde du travail, à l’issue d’un hackathon. L’une d’elles imagine un test inspiré du calcul de l’empreinte carbone
Et si on évaluait la différence entre votre perception et la réalité de vos préjugés ou attitudes à l’égard des femmes, au travail et dans la vie privée? Posée sur le ton de l’humour, cette question a notamment émergé du hackathon sur les inégalités de genre qui s’est tenu ce week-end à l’Impact Hub de Genève. Douze équipes ont présenté leurs idées pour résoudre les problèmes d’inégalité.
Etes-vous un mec bien? Et si on le vérifiait? Encore mieux: si on évaluait la différence entre votre perception et la réalité de vos préjugés, comportements ou attitudes à l’égard des femmes, au travail, dans la rue ou dans la vie privée? Ce test, qui s’adresse d’abord aux hommes prêts à réfléchir à leurs éventuels biais et à se remettre en question, s’inspire de celui du bilan carbone. Le résultat donnera une empreinte, à l’image de l’empreinte carbone calculée en fonction de l’utilisation de l’énergie d’une personne. Ce questionnaire, posé sur le ton de l’humour, l’une des idées qui a émergé du hackathon sur les inégalités de genre qui s’est tenu le week-end dernier à l’Impact Hub de Genève.
«Pregnant Men»
Coorganisé par Foraus, l e Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Think Tank Hub Geneva et I mpact Hub Genève, ce hackathon avait pour but de fédérer les experts du domaine et de proposer des solutions aux problèmes d’inégalités liées au sexe, locaux ou glob a u x , e n d é v e l o p p a nt d e nouveaux outils. Au total, une soixantaine de participants venus de Suisse, d’Europe, mais aussi de Somalie et du Vietnam, à forte majorité féminine, ont été répartis dans douze défis proposés par douze organisations différentes.
« Changer l es perceptions » , c’est le défi auquel répondait le test et qui avait été lancé par Lift, une plateforme dont le siège est à Genève qui promeut l’open innovation. Lutter contre les inégalités par l’humour représentait un autre défi, lancé par une ONG genevoise, GMAP (Gender Mine Action Program) auquel a répondu le groupe autoproclamé «Pregnant Men» (les hommes enceints) en proposant des vidéos inversant les rôles et exagérant l es s t éréotypes, par exemple, des femmes en habits de chantier reluquant et commentant sans discrétion l es hommes qui passent devant elles. Avec le hashtag #whatif (et s i ) , l ’ i dée est d’e nvahir l es réseaux sociaux avec ces vidéos. «L’humour est un outil puissant pour mettre le doigt sur des pro- blèmes et aider à les corriger», a expliqué l’un des participants de ce groupe.
Un grand nombre de défis touchait aussi le monde du travail, notamment la réintégration des femmes dans la force de travail (proposé par l’Hospice général), améliorer la diversité dans le management (Swisscom) ou garder les jeunes femmes dans les e nt r e p r i s e s ( l ’ a s s o c i at i o n Advance Women).
Autre enjeu soulevé, comment attirer davantage de filles vers les métiers scientifiques ou techniques (STEM). En leur apprenant le code informatique dès le plus jeune âge (à partir de 6 ans), a répondu l’équipe chargée de ce thème. Les cours, dont l’idée est de faire le programme et de se lancer un pilote rapidement, pourraient être adaptés aux centres d’intérêt des j eunes codeuses et données par des femmes actives dans ces secteurs, servant ainsi pas seulement d’enseignantes mais aussi de «role model». «Le code est le meilleur moyen d’entrer dans les professions STEM, de comprendre ce qu’elles représentent concrètement et il est très simple
«Le code est le meilleur moyen d’entrer dans les professions scientifiques ou techniques»
UNE PARTICIPANTE DU HACKATON
à apprendre», a justifié l’une des participantes, preuve à l’appui en projetant une animation de danseuse à l’écran, «programmée en moins de trente minutes, alors que je ne suis pas une spécialiste».
Le Temps avait également proposé un challenge pour trouver un moyen d’améliorer la représentation des femmes dans les médias. L’équipe lancée sur ce sujet a proposé une certification pour les médias qui s’engageraient à interroger davantage d’expertes, responsables politiques ou économiques.
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