«Monnaie pleine»: un remède universel?
«Monnaie pleine», comme l’affirment ses partisans, est un remède qui n’aurait que des qualités et soignerait tout. Qu’on s’en convainque: d’abord, l’initiative mettrait notre argent à l’abri des crises, comme l’indique son intitulé (entre-temps, les partisans de l’initiative se sont rendu compte que ce n’était pas vrai, et ils ont retiré cet argument de l’en-tête de leur site internet). L’initiative rendrait aussi l’économie et le système financiers meilleurs. Voilà qui est séduisant: qui ne voudrait d’un monde plus juste, en effet? Certes, toute la création de monnaie serait gérée de manière centralisée par la BNS à Berne ou à Zurich; mais, dans sa grande sagesse, la banque nationale saurait fournir l’économie et le pays en monnaie, «ni trop, ni trop peu». Et encore: l’initiative empêcherait les banques d’investir l’argent des déposants (des comptes salaire, par exemple), mais le système bancaire n’en serait que plus fort (on ne dit pas par contre que ces comptes ne rapporteraient plus rien et que les frais bancaires augmenteraient). L’initiative permettrait aussi de baisser les impôts, de financer l’AVS et plus encore… sans effort, juste par la grâce de la planche à billets… électroniques! La notice explicative de ce remède ne dit pas si «Monnaie pleine» préserve l’environnement, mais c’est probablement aussi le cas. Pour ma part, j’ai quelques doutes.
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