Le Temps

Quel hic des voitures électrique­s?

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NILS RINALDI, DENENS

J’ai été surpris par le ton négatif de votre article autour de la voiture électrique (LT du 22.05.2018), dans le titre («Voiture électrique, il y a un hic»), mais aussi dans les 3/4 de l’article. Seuls les derniers paragraphe­s redorent un peu le tableau terne dépeint par l’auteur. Evidemment que la voiture électrique ne peut pas être considérée comme émettant zéro gramme de CO2, et je pense que l’auteur a voulu sensibilis­er le lecteur au fait que la production de batteries a un impact environnem­ental. L’extraction du cobalt, lithium et autres métaux nécessaire­s à la batterie n’est en effet pas neutre en CO2. Mais qu’en est-il de l’extraction du pétrole? Elle engendre du CO2 et la combustion du pétrole en engendre également. La batterie électrique, elle, peut potentiell­ement ne plus engendrer de CO2 de combustion, si sa recharge est effectuée au travers de sources propres (photovolta­ïque, éolien, hydrauliqu­e, etc.). L’article aurait gagné en clarté si des éléments quantitati­fs avaient été avancés, notamment en comparant le CO2 émis par un véhicule électrique au cours de son cycle de vie et un véhicule thermique. Il aurait été également intéressan­t de relever que le moteur thermique a un rendement entre 14% et 26% en moyenne (selon Wikipédia, le reste étant déperdu en chaleur), alors qu’un moteur électrique a un rendement de 90% ou plus. En conclusion, même si le véhicule électrique n’est pas neutre en CO2, il est tout de même globalemen­t nettement plus favorable au climat que le véhicule thermique. C’est «la moins mauvaise solution» aujourd’hui.

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