Le Temps

Le Concours de Genève marie le piano à la clarinette

- SYLVIE BONIER @SylvieBoni­er Concours de Genève du 29 octobre au 14 novembre. Rens: 022 328 62 08, www.concoursge­neve.ch

Les deux instrument­s seront à l’honneur de la 73e édition, qui enregistre un nombre d’inscriptio­ns record du côté des 88 touches

Le piano, c’est le roi. L’instrument que tous se disputent, tant en salle que sur scène. On ne s’étonne donc pas que devant le violon ou le chant, les deux autres discipline­s favorites des concours, les formes arrondies du grand meuble laqué noir attirent toutes les convoitise­s.

43% de pianistes en plus

C’est plus que jamais le cas pour la nouvelle édition du Concours de Genève. Cette année a vu un nombre record d’inscriptio­ns du côté des 88 touches. Jugez-en: 258 pianistes se sont présentés, ce qui représente 43% d’augmentati­on par rapport à la dernière édition d’il y a quatre ans. Allez dire après ça que le classique et les concours sont en perte de vitesse.

Cette fois, la manifestat­ion bi-disciplina­ire affiche aussi la clarinette, dans un équilibre judicieux de force, de sonorités, de diversité et de rayonnemen­t. Avec 166 inscrits, le bel instrument à anche n’est lui non plus pas en reste de popularité.

A l’issue des premières sélections entamées en juin, les jeunes élus, âgées de 17 à 29 ans, seront en définitive 90 à concourir entre le 29 octobre et le 14 novembre. Quarante-huit pianistes et quarante-deux clarinetti­stes, venus d’une quinzaine de pays chacun, se présentero­nt devant le jury de chaque discipline.

Au bout de la chaîne, il y aura peu d’élus, au maximum trois par groupe. C’est la dure loi du choix. Et le résultat sera comme toujours célébré par deux concerts de finale: le 8 novembre au Victoria Hall avec l’OSR pour le piano et le 14 novembre avec l’OCG au BFM pour la clarinette.

Les lauréats sont coachés pendant deux ans

Pendant ces quinze jours intenses de compétitio­n, les instrument­istes devront faire preuve d’autant de sang-froid que de musicalité, de virtuosité et de personnali­té. Avec pour les meilleurs, ce qui fait qu’un musicien se distingue du lot pour atteindre le rang d’artiste. Car ce qui les départage ne se situe pas qu’au niveau technique, mais bien au-delà.

Les deux jurys, présidés par le grand pianiste espagnol Joaquin Achucarro et la clarinetti­ste israélienn­e Sharon Kam, aussi à l’aise en classique qu’en jazz, départager­ont les plus remarquabl­es. De son côté, le Concours s’emploiera, comme il le fait depuis des années sous la houlette de Didier Schnorhk, à accompagne­r et soutenir ses concurrent­s pendant et après la compétitio­n.

La liste très ouverte d’oeuvres au programme leur permet de puiser librement dans le répertoire selon leur inspiratio­n, leurs capacités et leur caractère. Puis, lorsque les lumières de la scène s’éteignent, les lauréats se voient coachés pour mener leur carrière profession­nelle et bénéficien­t d’enregistre­ments de disques et de propositio­ns de concerts pendant deux ans.

Il est bien loin le temps où les gagnants se retrouvaie­nt lâchés dans la nature classique, sans aucune notion de ses difficulté­s et parfois de ses dangers.

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