Le Concours de Genève marie le piano à la clarinette
Les deux instruments seront à l’honneur de la 73e édition, qui enregistre un nombre d’inscriptions record du côté des 88 touches
Le piano, c’est le roi. L’instrument que tous se disputent, tant en salle que sur scène. On ne s’étonne donc pas que devant le violon ou le chant, les deux autres disciplines favorites des concours, les formes arrondies du grand meuble laqué noir attirent toutes les convoitises.
43% de pianistes en plus
C’est plus que jamais le cas pour la nouvelle édition du Concours de Genève. Cette année a vu un nombre record d’inscriptions du côté des 88 touches. Jugez-en: 258 pianistes se sont présentés, ce qui représente 43% d’augmentation par rapport à la dernière édition d’il y a quatre ans. Allez dire après ça que le classique et les concours sont en perte de vitesse.
Cette fois, la manifestation bi-disciplinaire affiche aussi la clarinette, dans un équilibre judicieux de force, de sonorités, de diversité et de rayonnement. Avec 166 inscrits, le bel instrument à anche n’est lui non plus pas en reste de popularité.
A l’issue des premières sélections entamées en juin, les jeunes élus, âgées de 17 à 29 ans, seront en définitive 90 à concourir entre le 29 octobre et le 14 novembre. Quarante-huit pianistes et quarante-deux clarinettistes, venus d’une quinzaine de pays chacun, se présenteront devant le jury de chaque discipline.
Au bout de la chaîne, il y aura peu d’élus, au maximum trois par groupe. C’est la dure loi du choix. Et le résultat sera comme toujours célébré par deux concerts de finale: le 8 novembre au Victoria Hall avec l’OSR pour le piano et le 14 novembre avec l’OCG au BFM pour la clarinette.
Les lauréats sont coachés pendant deux ans
Pendant ces quinze jours intenses de compétition, les instrumentistes devront faire preuve d’autant de sang-froid que de musicalité, de virtuosité et de personnalité. Avec pour les meilleurs, ce qui fait qu’un musicien se distingue du lot pour atteindre le rang d’artiste. Car ce qui les départage ne se situe pas qu’au niveau technique, mais bien au-delà.
Les deux jurys, présidés par le grand pianiste espagnol Joaquin Achucarro et la clarinettiste israélienne Sharon Kam, aussi à l’aise en classique qu’en jazz, départageront les plus remarquables. De son côté, le Concours s’emploiera, comme il le fait depuis des années sous la houlette de Didier Schnorhk, à accompagner et soutenir ses concurrents pendant et après la compétition.
La liste très ouverte d’oeuvres au programme leur permet de puiser librement dans le répertoire selon leur inspiration, leurs capacités et leur caractère. Puis, lorsque les lumières de la scène s’éteignent, les lauréats se voient coachés pour mener leur carrière professionnelle et bénéficient d’enregistrements de disques et de propositions de concerts pendant deux ans.
Il est bien loin le temps où les gagnants se retrouvaient lâchés dans la nature classique, sans aucune notion de ses difficultés et parfois de ses dangers.
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