Quand la Zliza jette un pavé dans la mare…
Nouveau scandale dans le ciel pourtant rasséréné par la qualification quasi assurée de l’équipe de Tunisie au Mondial. Y a-t-il «combinazione» dans l’affaire en question ? A la justice de trancher !
Nouveau scandale dans le ciel pourtant rasséréné par la qualification quasi assurée de l’équipe de Tunisie au Mondial. Y a-t-il «combinazione» dans l’affaire en question ? A la justice de trancher !
Le Tribunal arbitral du sport n’a pas encore rendu son verdict dans la plainte formulée par le Football Club de Hammamet qui accuse l’Avenir Sportif de Kasserine et El Gaouafel Sport de Gafsa d’avoir arrangé le résultat de leur rencontre de la dernière journée du championnat de Ligue 2 saison 2016-2017 que voilà éclater au ciel du derby gabésien de graves accusations. Un ciel pourtant d’un splendide été indien qui sévit partout au pays. Jeudi, l’Avenir Sportif de Gabès donne le ton du derby de la ville du henné prévu demain en lançant un pavé dans la mare. Il formule une plainte auprès du procureur de la République contre le président d’honneur et le vice-président stadistes gabésiens. Motif : l’ASG accuse son voisin, le Stade Gabésien, de tentative de soudoiement et de corruption à l’endroit de ses joueurs. Un enregistrement sonore est révélé où le vice-président du SG, Nouri Moussa, discute avec l’ancien joueur de l’ASG, Ziad Chaouch, qui doit servir d’intermédiaire. On y entend le dirigeant de la Stayda proposer un montant de 10 mille dinars par joueur, le double pour celui qui provoquerait un penalty en faveur des Vert et Blanc. Toujours à en croire la version de la Zliza, Chaouch n’a pas marché dans la combine en allant dénoncer l’affaire auprès du président de l’ASG, Ghassen Marzouki. Toujours selon le club rouge et noir, le président d’honneur du SG, Ayachi Ajroudi, serait le promoteur d’une telle tentative d’arrangement.
Pièces à conviction
Le SG a vite répliqué à ces accusations en soulignant que le président d’honneur, Ayachi Ajroudi, se trouve depuis un mois à l’étranger. «Durant son séjour à l’étranger, il n’a été contacté par aucun dirigeant du SG. Par conséquent, tous ces soupçons à l’endroit du président d’honneur sont injustes» , écrit le Bureau de la Stayda. Laquelle indique que «l’affaire souffre d’un vice de fond et de forme» d’autant plus que «le joueur qui a tenté d’impliquer le vice-président a des antécédents du genre à cause desquels il a été expulsé par son club. Lorsque ses manigances furent découvertes, il a tenté de montrer sa loyauté de façade à l’égard de son association-mère». Le club vert et blanc qualifie les allégations de son voisin de «tempête dans un verre d’eau d’autant que la plainte de l’ASG ne s’appuie sur aucun fondement juridique» . «Soulever cette affaire deux jours avant le derby vise à déstabiliser l’équipe et à empoisonner les rapports entre notre président et son vice-président» , ajoute la Stayda. Car on entend dans l’enregistre- ment en question Nouri Moussa dire «qu’il n’a pas confiance en Sabeur (Jemaï) et sa milice (sic...). Je ne veux pas qu’il soit mis au courant de cette affaire» . Le 14 avril 2013, une affaire semblable a éclaté. Elle concerne la rencontre Jeunesse Sportive Kairouanaise-Club Athlétique Bizertin (0-2) comptant pour la dernière journée de la première phase du championnat et ce suite à une plainte déposée par le Club Africain. Son président Slim Riahi a parlé en ce temps-là d’un vaste réseau de corruption. Là aussi, la pièce à conviction était un enregistrement sonore. L’enquête ouverte par le parquet et la FTF a conduit à la suspension de joueurs et de dirigeants. Le 9 novembre 2015, Karim El Hani, président de l’US Sbeitla (alors en L2), a révélé l’existence d’un vaste réseau (plus de 50 matches arrangés, à l’en croire) de rencontres arrangées depuis trois ans et dont il tiendrait des preuves matérielles. Depuis, le bonhomme ne s’était plus manifesté... On se rappelle qu’au coeur des années 1980, alors que ce sujet était encore tabou et heurtait énormément les sensibilités des sportifs, Mokhtar Tlili, actuellement en charge de la sélection tunisienne de mini-foot, avait soulevé un tollé en parlant de matches arrangés dans le championnat de Tunisie. Le foot national n’est pas aussi clean que certains le prétendent. Ce n’est pas vraiment Al Madina Al Fadhila, loin s’en faut. Toujours est-il que toute accusation doit être soutenue par des preuves irréfutables. Si l’accusation est clairement établie, il faut sévir. Dans le cas contraire, comme au niveau des individus, il ne faut par salir la réputation d’un club, dirigeants et joueurs compris, sur de simples vagues présomptions. On ne peut pas jouer les fiers-à-bras et fanfaronner sans apporter les pièces à conviction. Afin d’éviter à ce foot suffisamment martyrisé un surcroît d’animosité, d’irrespect et de tension. Cela suffit comme cela…