Une nuit de panique
Déjà dans la matinée, un témoin nous révèle que dans le ciel bleu de Mdhilla, des préludes de la catastrophe sont apparus. Il était en louage lorsqu’il s’approcha du centre-ville, il remarqua des traces de dégagements d’un gaz qui surplombaient l’usine 1
Dans la soirée, vers 21h30, la colère des habitants d’El Guettar est à son paroxysme. Ils bloquent le trafic routier sur la nationale 14 (GafsaGabès) et empêchent les semi-remorques chargés de phosphates d’acheminer les charges envers les usines du groupe à Gabès. Une visibilité réduite sur fond d’un ciel sombre et un état de panique dans la paisible localité d’El Guettar, distante de quelques km de Mdhilla. Les rafales de vent (OuestEst) ont eu pour effet de détourner la fumée qui s’abat sur la commune adossée aux montagnes d’Orbata. On évoque un nombre avoisinant la cinquantaine de tous les âges transférés à l’hôpital de circonscription d’El Guettar où ils ont été pris en charge à travers une oxygénothérapie . Alors qu’est- ce qui s’est passé ? S’agit- il d’un « Fukushima » à la tunisienne ? L’usine 1 du GCT a subi une panne avec des dégagements intenses de gaz d’acide phosphorique. Ce fut la panique totale parmi les habitants décapités par un visiteur de nuit inattendu et qui croyaient être à l’abri de cette usine qui suscite la polémique depuis 2016, lorsqu’une explosion d’un joint au cours de travaux d’entretien a fait une victime et huit blessés graves. Des scènes d’horreur dignes d’un best-seller américain ont marqué une nuit pas comme les autres et que les cinéphiles ont eu l’occa- sion de voir sur le petit écran dans un film de surréalisme. Dans la matinée, le calme est revenu non sans pour autant dissiper les frayeurs de la nuit. Du côté du GCT, c’est le black out ce qui s’est passé. On se contente d’un accident survenu aux installations de fabrication de l’acide phosphorique. Illico presto, on arrête les machines pour procéder à un premier dia- gnostic. Et ce n’est guère une sinécure d’en savoir plus, mais une source digne de foi nous révèle que les arrêts incessants des usines dus aux protestations sociales et qui n’ont pas fait l’objet d’une opération d’entretien à la reprise pourraient expliquer cet accident.