Le Brexit continue d’alimenter les divisions au sein du gouvernement
Un ministre déchire un rapport sur un éventuel accord douanier avec l’Union européenne
AFP — Le ministre britannique de l’Environnement, Michael Gove, a déchiré un rapport gouvernemental mentionnant un éventuel accord douanier avec l’UE après le Brexit, selon la BBC et le Sun, nouveau signe des divisions au sein de l’exécutif sur la question. Michael Gove était «furieux» en lisant le document résumant plusieurs semaines de discussions d’un groupe de travail gouvernemental sur le Brexit: selon le tabloïd The Sun, celuici ne tenait pas suffisamment compte de ses inquiétudes concernant un futur accord douanier avec l’Union européenne et il «l’a physiquement déchiré » lors d’une réunion mercredi. La Première ministre, Theresa May, réunira vendredi son conseil des ministres à Che- quers, sa résidence de campagne à environ 70 km au nordouest de Londres, en vue de préciser ses intentions quant à la future relation qu’elle souhaite avec l’UE après le Brexit. Le gouvernement britannique étudie actuellement deux scénarios et la question divise ceux qui veulent rompre les amarres de manière nette avec l’UE, comme M. Gove, et les partisans du maintien de liens étroits. L’un des scénarios, qui a la faveur de Mme May, prendrait la forme d’un accord douanier dans lequel le Royaume- Uni percevrait les taxes douanières au nom de l’UE pour les biens transitant sur son territoire mais destinés au marché des 27, tout en appliquant ses propres taxes pour ceux destinés au pays. Selon la BBC, Michael Gove estimait que le document qu’il a déchiré « ne reflétait pas son opinion selon laquelle un accord douanier serait trop bureaucratique et compliquerait la possibilité pour le Royaume-Uni» de conclure ses propres accords commerciaux après le Brexit, prévu le 29 mars 2019.
L’autre option, dite de « facilitation maximale» , serait une solution notamment technologique destinée à conserver la fluidité des échanges avec l’UE, mais impliquerait également des infrastructures aux frontières. De son côté, l’UE s’inquiète du peu de temps restant avant la date prévue du Brexit. Vendredi, le président du Conseil européen Donald Tusk a lancé un «dernier appel » pour que Londres dévoile ses objectifs dans les négociations.