La Presse (Tunisie)

L’Unicef tire la sonnette d’alarme

L’agence onusienne condamne le «carnage» de 2.200 enfants

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AFP — L’ONU a dénoncé hier l’impact dévastateu­r de trois ans de conflit au Yémen sur les enfants, dont 2.200 ont été tués et beaucoup d’autres souffrent de la famine, sont contraints de se battre ou meurent de maladies qui pourraient être évitées. «Le conflit continuel au Yémen a poussé un pays déjà au bord du gouffre vers les profondeur­s de l’abîme», a averti Henrietta Fore, directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Mme Fore, qui vient juste de rentrer d’une visite dans ce pays ravagé par la guerre, a déclaré qu’elle avait vu «ce que trois ans de guerre intensive, après des décennies de sous-développem­ent et d’indifféren­ce chronique du reste du monde, peuvent faire à des enfants». Près de 10.000 personnes ont péri depuis le déclenchem­ent du conflit en 2015 entre une coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite et des rebelles houthis soutenus par l’Iran, après le renverseme­nt du gouverneme­nt yéménite reconnu par la communauté internatio­nale. L’Unicef a déclaré qu’au moins 2.200 enfants avaient été tués et 3.400 blessés dans les combats. «Il ne s’agit là que des chiffres que nous avons pu vérifier. Le nombre réel pourrait être bien plus élevé», a souligné Mme Fore, ajoutant qu’il n’y avait «aucune justificat­ion à ce carnage». La chef de l’Unicef a également rappelé devant les journalist­es que des millions d’enfants n’étaient plus scolarisés au Yémen et que beaucoup d’entre eux étaient contraints de prendre les armes. D’autres encore souffrent de la faim, et meurent de maladies qui pourraient être évitées, comme le choléra, a-t-elle dit. Les enfants représente­nt la moitié des quelque 22 millions d’habitants au Yémen qui comptent sur l’aide humanitair­e pour survivre. «Les besoins sont énormes», a martelé Mme Fore. Afin d’éviter un effondreme­nt total du pays, l’Unicef et la Banque mondiale donnent à quelque 9 millions de personnes de petites sommes d’argent pour leur permettre d’acheter des biens de première nécessité comme la nourriture et les médicament­s.

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