CÉRÉBRALE
L’HÉMORRAGIE
Quele lecteur se rassure vite, Le Manager ne s’est pas reconverti en revue médicale, loin s’en faut ! Cependant, il y a dans le pays un malaise de l’emploi. En effet, révolue est cette époque où toute personne pouvait entreprendre des études puis pouvoir travailler dans le domaine de son choix et progresser, professionnellement, sans inquiétude avec l’horizon d’une paisible retraite. Aujourd’hui et depuis nombre d’années déjà, plusieurs diplômés n’ont plus qu’une chance minime de s’assurer un débouché faisant appel à leur formation. S’ils ne se retrouvent pas au chômage, certains, probablement la majorité d’entre eux, se voient obligés de composer avec les opportunités disponibles, différentes de ce qu’ils envisageaient comme métier. Poussons la réflexion. En toute logique, pour les plus chanceux, arriver à dénicher un job en adéquation avec leurs compétences devrait constituer une satisfaction permettant de voir la vie autrement avec de nouvelles aspirations. Et pourtant! Peu de personnes avancent qu’elles aiment ce qu’elles font et il n’est pas rare d’entendre l’une d’entre elles déclarer, en allant rejoindre son travail : «Je vais à la corvée.»
La ou les raisons à cela? Beaucoup de personnes se sentent stressées, déprimées au quotidien. A l’origine il peut y avoir des raisons personnelles, les difficul- tés de la vie comme des problèmes de santé, familiaux, d’argent ou autres. Mais il y a également, probablement plus impactant, celui du déficit d’épanouissement personnel, de l’environnement professionnel peu motivant et de l’absence de considération et de respect. L’on ne devrait pas prendre ces constats avec légèreté. L’exercice d’un métier occupe un certain temps et nul ne peut se contenter d’une activité à moitié satisfaisante. N’oublions pas que ce temps représente pas moins du tiers d’une vie au quotidien soit environ 120 jours sur les 365 de l’année. Qui peut donc se permettre de passer ce temps à fournir des efforts qu’il apprécie peu ou pas du tout ? Par ce biais il finit par arriver, comme le vit le pays, que ceux ayant des ambitions dans la vie, font le choix d’aller respirer l’air ailleurs, sous de meilleurs cieux à leur sens, partant du calcul qu’ils ont tout à gagner et rien à perdre par rapport à leur situation ou position actuelle. Sans occulter ceux qui, au péril de leur vie, tentent de franchir terre et mer, vers ce qu’ils pensent être l’eldorado, ce phénomène concerne l’émigration des diplômés, touchés par le chômage ou qui ont fait le choix de finir leurs études à l’étranger dont 7% seulement prend la décision de rentrer en Tunisie.
Quid de la mobilité internationale L’ouverture sur l’étranger et le désir de mobilité internationale semblent ainsi être devenus l’état d’esprit dominant auprès des cadres, jeunes comme moins jeunes. Ainsi, selon L’OCDE, quelque 94.000 «cerveaux» tunisiens auraient quitté le pays entre 2011 et 2017. Aucune donnée officielle contradictoire n’est rendue disponible sur ce point. Inévitable face au chômage des diplômés du supérieur, qui a doublé depuis 2005. Selon des chiffres officiels, on compterait aujourd’hui 240.000 diplômés à la recherche d’un premier emploi (près de 40% du total des chômeurs!), auxquels s’ajoutent ceux attirés par de meilleures conditions d’exercice et de rémunérations. Au-delà de la faible rémunération et du cadre professionnel peu performant, la Tunisie présente un autre point de démotivation: le faible budget consacré aux centres de recherche qui ne permet pas aux chercheurs d’exprimer toutes leurs compétences. Ils regardent alors en direction des pays développés où leurs travaux peuvent avoir de meilleures chances de valorisation. Résultat, toujours d’après L’OCDE, 45% des jeunes médecins, inscrits en 2017 à l’ordre ainsi que 2.000 ingénieurs ont quitté la Tunisie pour d’autres pays à la recherche de nouvelles opportunités et 95% des ingénieurs formés à l’étranger, particulièrement dans les technologies de l’information et de la communication, ne rentreraient
pas au pays. Un total de 20% des Tunisiens diplômés de l’enseignement supérieur exercerait dans divers pays de L’OCDE. Par ailleurs, cette «fuite» vers un autre pays, à la recherche de meilleures opportunités, n’est pas uniquement l’apanage des diplômés. Leurs enseignants sont également attirés par l’appel du large. Selon une récente étude, l’union des Enseignants Universitaires Chercheurs Tunisiens (IJABA) livre une situation, non moins inquiétante, d’un enseignement supérieur tiraillé par la fuite de ses compétences avec 4.200 enseignants universitaires qui ont quitté la Tunisie après la révolution. De plus, 78% des enseignants interrogés, dans le cadre d’une étude menée par L’ITES , n’excluent pas de quitter la Tunisie. 24.223 enseignants universitaires tunisiens sont déjà installés à l’étranger. Rejoignant le constat cité plus haut, l’étude souligne la détérioration de l’activité de recherche scientifique au sein de l’université tunisienne, traduite par une réduction, sur 2016 et 2017, de 77% du budget alloué à ses travaux. A l’ensemble vient s’ajouter la dégradation de la valeur de la monnaie nationale qui freine la participation de l’enseignant universitaire à des voyages d’études afin de prendre part à des conférences ou d’échanger des expériences scientifiques. Avec, en prime, la suppression de plusieurs abonnements aux revues scien- tifiques, compression budgétaire oblige, l’enseignant se retrouve déconnecté du monde de la recherche. Le diagnostic est ainsi fait. Nous avons bien là une «hémorragie cérébrale» déclarée.
En quoi consiste le cachet électronique visible? Le cachet électronique visible se présente sous la forme d’un QR Code qui contient la signature électronique des données du document qui le porte. Ainsi, en comparant les données du cachet à celles inscrites sur le document, il est possible d’attester ou non de l’authenticité de ce dernier. Pour l’extraction des données du cachet, nous avons développé une application gratuite, Qr-check, à installer sur les smartphones Android. Des applications pour IOS et d’autres plateformes, ainsi que la compatibilité avec des lecteurs de codes à barres en 2D, sont actuellement en cours de développement.
En quoi est-il supérieur au tampon classique ? Contrairement aux tampons classiques, le cachet électronique est quasi impossible à falsifier, grâce notamment aux algorithmes de signature et de chiffrement utilisés pour générer le QR Code. Ce dernier a aussi le mérite de sauvegarder les informations sous un format simple à exporter vers d’autres machines et à utiliser par d’autres logiciels, sans avoir recours à la saisie manuelle. Le plus grand avantage du cachet électronique réside dans le fait qu’il permet d’authentifier les documents même s’il s’agit d’une simple photocopie. Le cachet, étant visible également sur la copie, permet toujours de vérifier la véracité du document ce qui pourrait nous débarrasser des copies conformes. C’est d’ailleurs l’un des points sur lequel nous collaborons avec une commission spéciale établie au sein de la présidence du Gouvernement. Cependant, il est à noter que le cachet électronique ne s’applique pas à tous les documents. Seuls les fichiers structurés, tels que les diplômes, les extraits de naissance, les registres de commerce ou encore les attestations de travail peuvent en bénéficier. Pour chacune de ces catégories, nous préparerons, en collaboration avec la commission au sein de la présidence du Gouvernement, un modèle standardisé qui peut être utilisé pour tous les cachets numériques. Et pour assurer une sécurité absolue, la durée de vie d’un cachet électronique sera limité de deux à trois ans, au bout desquels le porteur du document doit le re-signer une nouvelle fois. Ceci nous permettra la mise à jour continue de l’algorithme utilisé dans le chiffrage des données. Ainsi, nous allons mettre en place une plateforme qui permettrait à tout porteur de document de le mettre à jour à distance.
Les administrations sont-elles prêtes pour adopter ce cachet? Nous y oeuvrons. D’abord, il faut que chaque administration se procure son cachet électronique, ce qui ne devrait pas prendre trop de temps. Mais la difficulté réside dans la préparation de l’infrastructure adéquate. Lorsqu’une administration veut vérifier la validité d’un diplôme, par exemple, une requête doit être envoyée aux serveurs de l’université en question afin d’en extraire les données de l’étudiant pour les comparer avec celles du document. Pour qu’un tel système soit fonctionnel, il faut que les administrations aient des bases de données opérationnelles et suffisamment mises à jour. À L’ANCE, nous avons également préparé un kit qui permettrait aux administrations d’inclure les fonctionnalités de la signature électronique sur leurs sites web.
Comment une entreprise peut-elle se procurer un cachet électronique ? Il suffit de nous envoyer la liste des personnes qui utiliseront le cachet, ainsi que leurs certificats électroniques. Ces personnes doivent avoir au préalable leurs signatures électroniques. Ceci est tout ce dont nous avons besoin pour générer un Parlez-nous des différentes étapes de ce projet ? Nous avons démarré à préparer le cachet électronique dès février 2017. Au départ, il ne nous était pas possible de pousser vers une large adoption du cachet électronique , en raison de la non prise en charge par le standard 2D-doc des caractères arabes utilisés dans la majorité des documents officiels. Nous avons signé dès l’an dernier les premières conventions d’utilisation du cachet électronique avec quelques établissements d’enseignement supérieur. Les diplômes issus de ces institutions portent ainsi le cachet numérique.
Qui étaient vos partenaires ? Le projet a été initié par L’ANCE qui a oeuvré en solo sur les aspects techniques du projet. Mais nous sommes conscients que pour généraliser l’utilisation du cachet électronique nous avons besoin de nouer plusieurs partenariats.
Quels sont vos projets futurs ? Nous rêvons de doter chaque citoyen de sa signature électronique pour ouvrir la voie à des procédures administratives totalement dématérialisées et à distance. Une large adoption de la signature électronique par les citoyens permettra de revoir à la baisse les tarifs en vigueur qui sont actuellement de 80 dinars à payer tous les deux ans. Nous pensons également à collaborer avec la Poste pour qu’on puisse utiliser son large réseau d’agences pour la distribution des certificats électroniques sous forme de cartes. Il est aussi possible de tirer pleinement profit de l’important taux de pénétration de la téléphonie mobile; l’utilisateur pourra inscrire un numéro de mobile pour activer son certificat à distance. Un code lui sera donc envoyé sur le mobile à chaque authentification. Nous collaborons également avec le ministère des TIC autour du prochain Code du numérique, notamment sur la partie dédiée à la certification numérique. Notre objectif est de mettre à jour les lois portant sur l’archivage et le stockage des documents en vue de les adapter au nouveau contexte technologique.
La pertinence de la décision dépend de la qualité de l’évaluation et de la rigueur des critères adoptés. Le besoin en information est donc indubitable, encore plus dans un contexte difficile. «Entre 2015 et 2016, 4319 entreprises ont fermé et 250 000 postes d’emploi détruits», déplore Tarak Chérif, président de la CONECT. Kebir Alaoui, représentant résident adjoint du PNUD, abonde dans le même sens, soulignant que Miqyes, cet outil de décision participative permet d’ancrer la doctrine des chiffres et de l’analyse afin que la bonne décision soit prise. Cette culture du chiffre a trouvé écho chez le chef du gouvernement, qui a confirmé que 60 indicateurs de l’environnement des affaires sont scrutés de façon hebdomadaire, le but étant d’améliorer la compétitivité de la Tunisie, quoique cette dernière reste également tributaire de la mise en oeuvre des réformes essentielles : les caisses sociales, les entreprises publiques et la masse salariale.
Financement : un problème systémique Chiffre marquant : seulement 33,7% des PME ont eu recours aux crédits de gestion. Mohamed Salah Frad, DG D’UGFS et président D’ATIC, déplore que presque 70% des PME n’ont pas accès au recours classique du crédit pour financer l’exploitation. Constat amer : une bonne par- tie des PME sont en dehors de la sphère financière du fait de l’absence de produits adaptés aux PME. Explications : ce sont les banques que Mongi Gattoufi, 1er vice-président de CONECT Tataouine, a incriminées : « Elles ne sont pas en phase avec les entreprises, le taux de rejet des dossiers de crédits à Tataouine s’élève à 96% en 2016 ». Sans commentaire ! Les crédits d’investissement ne se portent pas mieux. Sur les 38,8% qui ont déposé des demandes en 2017, une demande sur deux a été acceptée. Cette déficience en termes de crédits bancaires s’explique selon Georges Joseph Ghorra, représentant résident de la Société Financière Internationale, par trois éléments. D’abord, un manque de liquidité des banques du fait qu’elles financent le déficit public ; ensuite, elles ne sont pas bien outillées pour l’analyse des risques des PME. Il a de ce fait suggéré de supprimer le plafond sur le taux d’intérêt pour permettre aux banques de financer les PME. Tout en mettant en place un système de contrôle et de gestion par la banque centrale pour éviter les abus. Rebondissant sur le fait que le quart des PME ont enregistré des pertes, Antoine Sallé de Chou, chef du bureau de la BERD en Tunisie, a attiré l’attention sur le fait que c’est la proportion des sondés qui ne connaît pas ses résultats comptables qui a triplé par rapport à 2016 : 70% des PME ne connaissent pas leur marché et 55% n’ont pu refuser un contrat non rentable. Autant d’éléments pour signifier que les PME ne disposent pas d’outils de gestion et d’analyse de la rentabilité. « C’est ce que nous essayons de déployer en Tunisie », a-t-il mentionné. Dans le même sens, Mohamed Salah Frad développe l’argumentaire que les sociétés les plus structurées qui disposent d’un directeur administratif et financier ont plus de chances d’accéder au financement. Aussi, les résultats de l’enquête font ressortir que les commerçants et les exportateurs ont plus de facilité à financer leurs besoins en fonds de roulement. Si pour les premiers les cycles d’activité sont plus courts, pour les seconds, l’accès au marché extérieur demeure une garantie. Afin de faciliter l’accès au financement et aux marchés internationaux, Antoine Sallé de Chou préconise d’identifier un fast track auprès de la BCT pour les entreprises ayant des projets viables qui veulent s’établir à l’international. Il propose également de mettre en place un mécanisme transparent pour les marchés publics tel que l’activation de la plateforme Tunep. Enfin, il appelle à déréguler les taux d’intérêt et la microfinance. « Laisser les professionnels pricer, les garde-fous existent du moins à moyen et à court terme », assène -t-il. Seulement 24,3 % travaillent sur le marché extérieur alors qu’ils étaient 28,9% en 2016. En 2017, les entreprises tunisiennes ont moins exporté. Celles du secteur industriel sont les plus portées sur l’export suivies en cela de celles des services. La France demeure le principal marché des entreprises tunisiennes. Naceur Bouyahya, responsable national des projets au Centre de commerce international dédouane la PME. Il déclare : « Il faut développer une stratégie sectorielle pour avoir une vision claire à l’international, impliquer toutes les parties prenantes et concevoir les mécanismes de financement appropriés. »
de la formation, il relève le fait que les chefs d’entreprises préfèrent former en interne. « Est-il alors pertinent d’investir dans des centres de formation professionnelles qui ne répondent pas aux besoins ? Faudrait-il revoir les instruments et penser à des contrats d’apprentissage au sein des entreprises ? ». Il recommande la réactivation du programme de mise à niveau. Il relève également la problématique d’accès à la fois au financement, à l’appui et au marché qui doit être encore plus affinée au vu de l’écart entre les besoins de la petite et de la moyenne entreprise. Au final, il s’interroge sur la pertinence de discuter à la mi-2018 les objectifs du Plan quinquennal 2016-2020. « Celui-ci prévoyait 60% d’investissement privé, mais quid qu’elle soit uniquement adossée au prix et d’assurer la promotion du site Tunisie. Il entend créer une structure en charge de la productivité, affirmant une volonté ferme de réduire les délais et de faciliter la vie des opérateurs économiques. Il entend également encourager les entreprises à être responsables et à endosser leur rôle social et sociétal. ET d’insister : « C’est un engagement personnel auquel je suis très attaché ». Une offre politique qui ne peut que rassurer et qui est en parfaite symbiose avec les résultats de l’enquête qui donnent à voir que 65% des sondés sont optimistes. Dont acte !
développement 2016-2020 : une stratégie de développement durable, une stratégie dédiée aux changements climatiques et une troisième pour l’économie verte. Mais la concrétisation tarde à voir le jour. Il précise également que la Tunisie s’est engagée dès le début dans les efforts menés à l’échelle internationale: convention-cadre des Nations unies sur les Changements climatiques (CCNUCC) en 1993, Protocole de Kyoto en 2002 et plus récemment, l’accord de Paris sur le climat, conclu lors de la COP21 en décembre 2015, visant à contenir en dessous de deux degrés celsius la hausse des températures moyennes mondiales. Avant d’annoncer un ensemble de programmes et d’outils, le ministre a déploré le manque de concrétisation et de partage de l’ensemble des stratégies adoptées, et l’absence de politiques sectorielles pour répondre aux défis des changements climatiques. “Il est difficile de mettre tout le monde dans une même direction”, avance-t-il. Il présente également un ensemble de projets avec l’appui de la coopération internationale tels que: “l’adapt Action” avec L’AFD, d’une valeur de 2 millions d’euros. Celui-ci permettra de bénéficier d’un appui technique pour préparer les dossiers de financement des projets d’adaptation aux changements climatiques; précisant que la Tunisie est le quatrième pays signataire. Ou encore la mise en place du Plan Solaire Tunisien, en collaboration avec le PNUD, et qui sera destiné à atteindre une production de 30% de l’énergie électrique à partir des sources renouvelables en 2030. Sur le plan institutionnel, une Unité de Gestion par Objectifs est en cours de mise en place au sein du ministère pour accélérer et concrétiser la contribution déterminée au niveau national (CDN). Rappelant que la Commission nationale de développement durable, présidée par le Chef du Gouvernement, ne s’est pas réunie depuis 2009, Riadh Mouakher commente: “Le travail n’est qu’à son début mais nous avons besoin des différents secteurs pour délivrer de réelles stratégies et programmes”, insistant sur la nécessité de conjuguer les efforts, de mettre en place des politiques sectorielles, et de commencer à agir concrètement. De son côté, Imed Hammami, ministre de la Santé publique, a annoncé que son département oeuvre au développement de la médecine préventive via des études prospectives et coopère avec le ministère des Affaires locales et de l’environne- ment pour élaborer une stratégie nationale d’adaptation du secteur de la santé. Il a rappelé la création de l’observatoire national des maladies nouvelles et émergentes. Lotfi Mhissen, chef de cabinet auprès du ministre du Transport, a déclaré que la priorité actuelle est donnée à la modernisation du transport public et qu’un projet pilote d’unité organisatrice des transports est en train d’être mené, annonçant aussi le lancement début mars de la “Smart Mobility Tunisia” pour le développement de systèmes de transport intelligents et de solutions numériques pour la mobilité urbaine durable et encourager le développement de dans ce secteur.
faires : tout passe dans le tourbillon 4.0 Dorothée Kohler, DG et consultante spécialisée Industrie 4.0 chez KOHLER C&C et Jean Daniel Weisz, Associé chez KOHLER C&C ont offert un regard de 360° de l’impact du 4.0 sur l’usine. Un regard fondé sur un travail d’écoute des hommes et des femmes acteurs et témoins du 4.0 en Allemagne. Ce qui a accéléré les choses: c’est la Plateforme Industrielle 4.0, issue d’une vision commune que s’en sont fait le ministère de l’industrie et le ministère de l’economie. Un mariage réussi entre industrie mécanique et internet. Les politiques ont attaqué le problème par une représentation de l’histoire industrielle. Une sorte de “storytelling”, relatant les quatre révolutions de l’industrie, pour sensibiliser tout un chacun. Faire comprendre assez tôt que le 4.0, c’est à proprement parler, de l’intelligence. C’est produire des biens, en temps réel et avec moins de coûts que la production de masse. Il faut l’imaginer l’usine du 4.0. A l’instar du Taylorisme et du Fordisme, qui ont tous deux révolutionné les modes de production et d’organisation du travail, place aujourd’hui au 4.0. C’est l’usine «intelligente». Des systèmes cyber physique de production, où produits, machines, et hommes sont reliés par des réseaux, également reliés à l’extérieur. Et l’on se retrouve au coeur d’un système global interconnecté, où la coopération se fait en temps réel. Le mot d’ordre de ce tout : la personnalisation des services et produits. La transmission de l’information devient alors la pierre angulaire des espaces de production et de l’organisation du travail. L’on assiste alors à un véritable éclatement des chaînes de valeur classiques et des plans d’affaires. De Bosh, avec sa fabrique aux murs de verre, où le client suit ce qui se passe chez son fournisseur, à Adidas qui redimensionne en miniature son usine pour fabriquer des chaussures sur mesures, l’industrie se reconfigure en schéma hybride où la logique n’est plus le probabilisable, mais le “test and learn”: partir du client pour penser le business. Cette révolution amène avec elle l’émergence d’une nouvelle compétitivité: la capacité à s’entourer de partenaires et à travailler ensemble. Mettre en place des installations modulaires fonctionnant en mode « plug and work ». Le produit est fabriqué en passant par des machines de fabricants différents. L’exemple phare est celui de l’audi A6, qui a fait appel au logisticien DHL pour l’équipement de ses portières ! Il n’y a plus de doute, le 4.0 est bien une révolution culturelle !