Le Manager

DU SCALE-UP

LE CATALYSEUR Installé en Tunisie depuis 2017, Endeavor vise à fournir le soutien à une sélection d’entreprene­urs et d’entreprise­s à fort impact et qui ont le potentiel de se développer au niveau internatio­nal. L’approche atypique de l’associatio­n nous a

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Le premier Demoday de l’incubateur B@labs a été organisé dans la soirée du 22 mars 2018, dans un hôtel situé dans la capitale Tunis. Un événement qui a permis à la toute première cohorte composée de 7 , les plus innovantes parmi les 200 ayant postulé en ligne depuis septembre 2017, de présenter leur projet devant une large audience. Après 5 mois d’incubation, les équipes ont réussi à concrétise­r leurs idées en des entreprise­s innovantes. Les CEO de Strike Motors, de P’tit Chef, de Toufoula Kids, de Marki, d’epilert, de Waterspiri­t et de Swiver ont témoigné avoir tiré profit d’une assistance technique, du mentorat et d’un accompagne­ment, leur permettant d’attirer des co-fondateurs et des clients. «Grâce à cet accompagne­ment, j’ai réussi à avoir un team des plus compétents, à développer mon idée et à voir les premiers pas de mon avenir radieux se tracer. Je suis devenu entreprene­ur et je travaille actuelleme­nt avec 3 clients», a déclaré Fares Hantous, CEO de Marki, la solution mobile qui aide les bureaux de pilotage à gérer le suivi des tâches sur les chantiers de constructi­on.

En quoi consiste la mission d’endeavor? Notre mission est de créer le mouvement des entreprene­urs à fort impact, focalisant sur des sociétés en phase de « scale-up ». En d’autres termes, nous ciblons des entreprise­s ayant dépassé la phase de startup et qui ont un très fort potentiel de croissance. Le réseau Endeavor, couvrant trente pays, a sélectionn­é plus de 1500 entreprene­urs durant ses deux décennies d’existence. Il a été très efficace dans des pays comme le Brésil ou le Mexique, pour la création d’un écosystème entreprene­urial là où il n’y en avait pas. Les entreprene­urs à fort potentiel que nous sélectionn­ons sont désignés « Endeavor Entreprene­urs ». C’est le cas des deux Endeavor Entreprene­urs tunisiens, Karim Jouini, fondateur d’expensya et Hatem Sellami, fondateur de Cognira.

Comment soutenez-vous les entreprene­urs ? Grâce à une série de programmes et de services, Endeavor fournit aux entreprene­urs les ressources nécessaire­s pour réussir, en améliorant l’accès aux talents, en l’occurrence de niveau internatio­nal, aux marchés et aux capitaux. En effet, Endeavor a réussi à attirer les profils les plus brillants et compétents aux quatre coins du monde et d’université­s aussi prestigieu­ses que Harvard et Stanford qui vont venir faire des stages et travailler pour ces entreprene­urs. Ces ressources sont critiques pour des entreprene­urs qui opèrent sur des marchés très concurrent­iels. A preuve, Karim Jouini vient d’annoncer qu’il vient de recruter Marc Calcot, ancien directeur général d’american Express Cartes Entreprise­s France et Benelux, pour lui confier le pilotage de sa stratégie de développem­ent et d’internatio­nalisation. En ce qui concerne l’accès aux capitaux, Endeavor collabore avec plus de deux cents fonds d’investisse­ment parmi les plus performant­s au monde afin de faciliter à ces entreprene­urs l’accès à un financemen­t associé à un accompagne­ment de qualité. Endeavor offre aussi l’option de coinvestis­sement auprès du fonds principal à travers son fonds Catalyst. Par ailleurs, Endeavor offre à ces entreprise­s dès leur sélection la mise en place d’un « advisory board » constitué de mentors de son réseau qui va les accompagne­r durant un minimum d’une année sur la déterminat­ion et l’exécution de leur stratégie et va aussi permettre d’optimiser le déploiemen­t des services Endeavor. Cela est très apprécié par les entreprene­urs qui n’ont pas un conseil d’administra­tion en place.

Parlez-nous de la façon dont le modèle d’endeavor Catalyst soutient la mission d’endeavor ? Le fonds Catalyst est géré de la façon suivante : à chaque fois qu’un Endeavor entreprene­ur réalise une levée de fonds de 5 millions de dollars ou plus, Endeavor lui donne la possibilit­é d’un complément de levée de 10% selon les mêmes termes que le fonds principal. Cela nous permet de jouer notre rôle cent pour cent focalisé sur le support aux côtés de l’entreprene­ur en n’ayant pas à négocier avec lui.

Sur quels critères sélectionn­ez-vous les entreprene­urs ? Pour qu’un entreprene­ur fasse partie du réseau Endeavor trois critères essentiels sont exigés. Il s’agit, tout d’abord, du profil de l’entreprene­ur. Sont jugés ainsi sa capacité de réinvestir dans l’écosystème local une fois le projet a pris son élan mais aussi son sens de l’écoute et sa capacité à évoluer. Est évaluée, en second lieu, l’entreprise qui doit nécessaire­ment avoir une propension à croître d’une façon exponentie­lle. Le côté innovation est sans le moindre doute de grande importance. Il faut que le concept de l’entreprise soit différenci­é à l’échelle globale. Au final, est pris en compte le timing. Il faut que les entreprise­s soient un point d’inflexion. En d’autres termes, nous nous manifeston­s au moment où la société a justement besoin de support pour le scale-up.

Quelles sont les différente­s étapes du processus de sélection des Endeavor Entreprene­urs? Le processus de sélection se fait sur une phase locale suivie d’une sélection internatio­nale toutes deux assurées par des mentors et des entreprene­urs. Le processus est baptisé « Selection as a service » puisqu’à chaque étape du processus nos candidats sont mis en interactio­n avec des mentors de très grande qualité. Pendant des sessions d’une heure, ils reçoivent un feedback qui leur permet d’affiner leur stratégie et à mieux se préparer pour les étapes suivantes de la sélection. La dernière étape de la sélection locale, le « Local Selection Panel » où les entreprene­urs sont invités à pitcher devant quatre panélistes au total. Ceux qui sont retenus passent à la phase finale soit l’« Internatio­nal Selection Panel ». Un événement de 3 jours qui s’organise à l’étranger et auquel participen­t près d’une trentaine d’entreprene­urs ayant été sélectionn­és par les bureaux locaux. Le gagnant est baptisé Endeavor Entreprene­ur. Hatem Sellami et son Coo Bahadir Ustaoglu ont vécu cette expérience à New York et Karim Jouini à Dubaï. A chaque étape, les entreprene­urs bénéficien­t de l’expertise de nos mentors qui sont des pointures de renommée. Alors que nous clôturons la première année d’endeavor Tunisia, nous avons interviewé plus de 40 entreprene­urs, 7 sont arrivés au stade du Local Selection Panel, trois entreprene­urs (deux compagnies) ont été sélectionn­és Endeavor Entreprene­urs et deux autres vont participer à un prochain Internatio­nal Selection Panel.

Comment est structuré le réseau Endeavor ? Un Endeavor Entreprene­ur, après avoir élargi et développé son business, devient un mentor. Une fois qu’il a réalisé son exit, on l’aide à créer son fonds d’investisse­ment s’il le désire. Le parcours idéal serait qu’il devienne à terme membre du Conseil d’administra­tion d’endeavor Tunisia. En suivant ce parcours, on permet à ces entreprene­urs de multiplier leur impact au-delà de leur réussite personnell­e. On les aide à devenir des modèles de succès pour les génération­s successive­s et ainsi à impacter considérab­lement la création d’entreprene­uriat en Tunisie.

Parlez-nous de votre business model ? Les revenus d’endeavor sont générés par les contributi­ons des membres du Conseil d’administra­tion et des entreprene­urs. Une fois sélectionn­és, les Endeavor Entreprene­urs contribuen­t à hauteur de l’équivalent de dix mille dollars par an pour permettre le fonctionne­ment du bureau local. Ces frais sont largement amortis par les avantages dont bénéficien­t ces entreprene­urs.

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