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La leçon de vie de J.K. Rowling

- FAKHRI KHLISSA

Confortabl­ement installée devant sa table de chevet, noircissan­t ses habituelle­s historiett­es, la petite Joanne Kathleen Rowling, alors âgée de 6 ans, n’avait pas la moindre idée de ce qui l'attendait dans sa vie, encore moins du succès fulgurant qu’elle allait connaître. Un succès atteint après avoir parcouru un long chemin parsemé d’embûches. Une histoire d’une femme qui a su se maintenir debout et marquer de son empreinte la littératur­e mondiale.

Pourquoi parlons-nous de J.K. Rowling ? En fait, outre sa créativité et son talent, c’est surtout sa déterminat­ion qui peut inspirer et susciter l’admiration. L’auteure de la célèbre série Harry Potter n’a pas eu la vie facile. Loin de là. Ayant grandi dans une famille modeste, Joanne a perdu très tôt sa maman - qui l’a toujours encouragée à développer son talent d’écriture -. Elle a aussi vécu un mariage raté au Portugal qui lui a néanmoins permis de donner naissance à sa fille Jessica.

Ses débuts difficiles, très difficiles

Sa situation était des plus précaires : une mère célibatair­e, sans emploi, hormis les quelques cours d’anglais qu’elle donnait. Elle a finalement choisi de retourner au Royaume-uni pour s’installer chez sa soeur et bénéficier des aides de l’etat. Pour rappel, l’idée d’écrire Harry Potter lui est venue à l’esprit bien avant ces événements. C’était lors d’un voyage qu’elle faisait par train, en 1990, alors que J.K. Rowling était assistante de recherches chez Amnesty Internatio­nal. L’univers magique de Harry Potter avait déjà pris forme dans son esprit : les personnage­s dont Ron Weasley inspiré de son meilleur ami du lycée -, la Forêt Interdite… Tout, et l’intrigue a commencé, petit à petit, à prendre forme. Et même si Joanne Kathleen Rowling avait du mal à joindre les deux bouts, il était hors de question d’abandonner Harry Potter. A vrai dire, même s’il connaît, aujourd’hui, un succès fulgurant, le roman n’a pas séduit les maisons d’édition au départ. En effet, dès sa finalisati­on, Joanne l’a aussitôt présenté à certaines d’entre elles dans l’espoir de décrocher un contrat pour, enfin, améliorer sa situation sociale et mieux s’occuper de sa fille Jessica. Hélas : Harry Potter a été refusé. Sans doute, c’était un manque de vision de la part des maisons d’édition en question qui n’ont pas su voir la véritable valeur de ce qui allait devenir un must mondial. Un roman qui a conquis, aujourd’hui, des millions de lecteurs. Mais Joanne Kathleen Rowling n’a pas abandonné. Mue par sa joie de créer, par l’amour de sa fille et, surtout, par l’amour de la vie, elle a proposé Harry Potter à la maison Bloomsbury Publishing. Ainsi, le premier tome a été publié le 30 juin 1997, et Joanne Kathleen Rowling devient, par la même occasion, J.K. Rowling.

Partie de rien pour un succès mondial

C’est alors que le phénomène Harry Potter est né. Les amoureux de la lecture se sont arrachés les 1000 premiers exemplaire­s comme des petits pains. Le roman a figuré, par la suite, sur la liste des meilleures ventes. C’est à partir de là que les grandes maisons d’édition - mieux vaut tard que jamais ! - ont commencé à s’intéresser à Harry Potter : on parle de Gallimard en France et de Scholastic aux Etats-unis. Cette dernière, à juste titre, a déboursé 105 000 dollars pour le livre, ce qui était une première pour un livre pour enfants. C’est ainsi que J.K. Rowling est passée du statut d’une mère célibatair­e dans une situation précaire, à celui de l’une des plus grandes fortunes du monde. Elle a été honorée à de nombreuses reprises, décrochant, à titre d’exemple, le titre d’officier de l’ordre de l’empire Britanniqu­e, ainsi que la Légion d’honneur en France en 2009.

Un engagement sans faille dans la lutte contre la pauvreté

Un autre aspect qui mérite d’être souligné en ce qui concerne Joanne Kathleen

Rowling : comme plusieurs autres fortunes du monde, elle est une grande philanthro­pe. Ayant elle-même vécu dans la précarité, l’auteur s’est engagée à lutter contre ce fléau qu’elle connaît si bien. D’ailleurs, elle a créé Lumos, un fonds caritatif, à travers lequel elle contribue à la protection des enfants. “Je suis très agacée par la précarité et l’exclusion et je suis très énervée contre les personnes qui n’ont aucune idée de ce que l’on éprouve lorsque l’on vit dans la pauvreté”, a-telle lâché dans un reportage diffusé sur la chaîne française ARTE en 2012, et elle ajoute, toujours aussi révoltée : “Ca me rend furibonde qu’une partie de la société ne comprenne pas qu’une partie des problèmes qui l’affecte, elle aussi dans sa petite vie tranquille, comme la délinquanc­e, la drogue, les phénomènes qui touchent les classes moyennes, ont souvent comme origine, de terribles injustices”.

Entreprend­re, c’est ne pas lâcher prise

Confortabl­ement installée devant sa table de chevet, noircissan­t de nouvelles histoires et de nouvelles aventures sur de nouveaux royaumes enchantés, Joanne Kathleen Rowling a fait du chemin depuis la première fois où elle avait pris la plume pour écrire sa toute première oeuvre d’enfant. Un chemin, comme nous l’avons souligné, parsemé d’embûches. Quelle leçon faut-il en tirer ? Il arrive que l’on puisse sentir que tout s’acharne contre soi. C’est humain, mais dans ces cas, le tout est de rester déterminé, courageux et, surtout, garder la foi en soi. C’est exactement ce que Joanne Kathleen Rowling a fait, et c’est exactement ce que toute personne qui a un rêve et une passion doit faire. A défaut de vivre de sa passion, on finit par vivre de sa routine.

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