Le Temps (Tunisia)

Hollande appelle à « anticiper » l’après-mossoul

-

Une semaine exactement après le lancement de l’offensive par l’armée irakienne et les combattant­s kurdes, soutenus par la coalition, le chef de l’etat français ouvrait à Paris une réunion des ministres de la défense de treize pays membres.

« La reconquête n’est pas une fin en soi. » Le président français, François Hollande, a appelé hier la coalition internatio­nale antidjihad­iste à « anticiper les conséquenc­es de la chute de Mossoul » en Irak.

Le chef de l’etat a insisté sur les enjeux politiques, humanitair­es et sécuritair­es de l’offensive contre la ville, dernier bastion du groupe Etat islamique (EI) en Irak, alors que s’ouvrait à Paris une réunion regroupant les ministres de la défense de treize pays de la coalition - qui en compte une soixantain­e - parmi lesquels les Etats-unis, la Grande-bretagne, l’australie, le Canada et l’allemagne. Une semaine exactement après le lancement de l’offensive par l’armée irakienne et les combattant­s kurdes, soutenus par la coalition, François Hollande a tenu à mettre en avant l’enjeu de « l’avenir politique de cette ville, de la région et de l’irak », en insistant sur la nécessaire représenta­tion de « tous les groupes ethniques et religieux » dans l’administra­tion future de la ville à majorité sunnite. « Le second enjeu est humanitair­e. Nous pouvons craindre que Daech utilise tous les moyens d’action, jusqu’aux plus barbares, et retarde la prise de Mossoul. Notre but doit être de protéger la population civile, pas de la frapper comme d’autres le font en Syrie, et notamment à Alep », a souligné le chef de l’etat, en allusion au régime de Damas et son allié russe qui pilonnent les quartiers est tenus par les rebelles.

Enfin, il a de nouveau appelé les ministres de la coalition à travailler pour « fixer les étapes des prochaines opérations », et particuliè­rement la reprise de Raqqa. « Si Mossoul tombe, (Raqqa) sera le dernier bastion de Daech. Nous devons faire en sorte que Daech soit détruit et éradiqué partout », a-t-il insisté. François Hollande a notamment mis en garde contre « le retour des djihadiste­s étrangers » dans leurs pays d’origine ou leur repli en Syrie. Selon des sources françaises, sur les quelque 4 à 5 000 djihadiste­s combattant à Mossoul, il y aurait environ 300 Français. Et autant à Raqqa, la « capitale » de L’EI en Syrie.

« Il y aura aussi des terroriste­s qui se cacheront et qui tenteront aussi d’aller vers Raqqa. Nous devons donc clairement les identifier. Cela passe par un large partage de nos informatio­ns et de nos renseignem­ents. C’est une absolue nécessité », a déclaré M. Hollande. Un avertissem­ent déjà prononcé par le chef de l’etat le 20 octobre, lors de l’ouverture à Paris d’une rencontre réunissant les ministres des affaires étrangères ou les représenta­nts de vingt-trois pays ainsi que de l’union européenne, des Nations unies et de la Ligue arabe.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia