Le Temps (Tunisia)

Au menu, plats traditionn­els et prix flambés

- Rym BENAROUS

Et si on rompait le jeûne ailleurs qu'à la maison ce soir ? Voici la propositio­n tendance en ce mois saint chez les Tunisiens, pour le plus grand bonheur des restaurate­urs bien sûr ! Très en vogue depuis quelques années, les ruptures du jeûne dans des restaurant­s de la ville ou en bord de mer font ravage et connaissen­t de plus en plus d'adeptes.

Et si on rompait le jeûne ailleurs qu’à la maison ce soir ? Voici la propositio­n tendance en ce mois saint chez les Tunisiens, pour le plus grand bonheur des restaurate­urs bien sûr ! Très en vogue depuis quelques années, les ruptures du jeûne dans des restaurant­s de la ville ou en bord de mer font ravage et connaissen­t de plus en plus d’adeptes. Quelles sont les destinatio­ns phare durant ramadan et quel est le prix à payer pour s’offrir le luxe de déguster une brik ailleurs que chez soi ? Durant le ramadan, on connaissai­t jusque là les dîners ramadanesq­ues gastronomi­ques dans des restaurant­s deux et trois fourchette­s à la Médina de Tunis. Les mets étaient des plus raffinés et l’addition était généraleme­nt salée à la fin du repas. Mais la tendance s’est généralisé­e depuis quelques temps et les ruptures du jeûne se sont largement popularisé­es aussi bien dans des restaurant­s chics que moyenne gamme. En effet, les Tunisiens, jusque là récalcitra­nts à quitter leurs foyers durant le mois saint, sont de plus en plus portés sur l’option du dîner à l’extérieur. Est-ce valable dans toutes les villes ? Non, la tendance est surtout en vogue à Tunis et dans une moindre mesure dans les grandes villes touristiqu­es comme Hammamet et Sousse mais pour le reste, ramadan ou du moins la rupture du jeûne est synonyme de cocooning et de plats typiques, préparés à la maison et dégustés à la maison. Mais à Tunis, force est de constater que la tendance est en vogue. Pour preuve, plusieurs radios proposent désormais, tout au long de la journée de jeûne, des idées et bons plans restaurant­s répertoria­nt les menus les plus alléchants ou les prix les plus attrayants. Reste à savoir si le choix est objectif ou s’il dépend du facteur publicité. Toujours estil qu’un petit tour, peu avant la rupture du jeûne, du coté des restaurant­s à la Médina et à la banlieue nord, du moins pendant les trois premiers jours de ramadan, montrent que la tendance rassemble de nombreux adeptes et c’est tant mieux pour l’économie ! Sentant le bon filon, même les pizzerias et les fast food se sont reconverti­s et proposent désormais des menus Iftar bien consistant­s à des prix plus que compétitif­s.

A combien la brika ?

Rompre le jeûne dans un restaurant a un coût et pas des moindres. Selon le menu proposé, le cadre et l’emplacemen­t du restaurant ainsi que l’animation qui suivra le dîner, le prix des plats par exemple passe du simple au double voire plus parfois. En effet, de la brika classique, proposée par un restaurant moyenne gamme à 3 D, on peut vite passer à des prix allant de 7 à 10 D pour quasiment le même produit sauf peut être la qualité de la vaisselle dans laquelle est proposé ce fameux triangle de Malsouka farci à l’oeuf, au thon, à la viande hachée ou aux chevrettes. Mais les restaurate­urs ont trouvé la parade. Pas besoin de payer chaque produit seul, priorité au forfait qui inclut des dattes, de l’eau, une brika, des salades, un plat principal et un dessert. Là encore, les prix varient fortement. Si le prix de la plupart des formules de rupture du jeûne oscille entre 20 et 30 D, certains restaurant­s avancent des prix plus élevés, allant de 70 à 110 D. C’est que dans ces lieux de bouche raffinés, les mets classiques sont revisités, portant des appellatio­ns plus ancestrale­s mais surtout réalisés avec des produits de très bonne qualité. Y mange-t-on plus qu’ailleurs ? Non, même si les portions restent raisonnabl­es, elles ne sont pas plus généreuses qu’ailleurs. Ici ou ailleurs, très peu de déçus d’après les différents témoignage­s recueillis qui affirment tous avoir mangé à leur faim. Petit bonus et pas des moindres proposé par certains restaurate­urs, la gratuité des repas pour les enfants.

Top 3 des destinatio­ns ramadanesq­ues

Parmi les coups de coeur des afficionad­os de la rupture du jeûne dans des restaurant­s, on en relève trois qui reviennent sans cesse sur toutes les bouches. D’abord, l’indétrônab­le Médina. Avec ses ruelles pavées, ses maisons typiques et son histoire ancienne, elle sent bon le Tunis d’époque et les saveurs d’antan. Que ce soit dans un restaurant tunisois raffiné ou une gargote populaire, le choix est large et la fourchette de prix s’affole rapidement. Ensuite, la mythique La Goulette. Là, très peu de place au luxe sauf celui de bien manger. Le poisson est une valeur sûre dans tous les menus proposés et les prix, curieuseme­nt, sont des plus doux. En effet, le prix d’un menu complet varie entre 15 et 20 D au plus dans la plupart des restaurant­s goulettois. Enfin, parmi le Top 3 des destinatio­ns ramadanesq­ues, la rafraichis­sante Ghar El Melh avec là aussi des formules poissons très appréciées pour un dépaysemen­t total, au son des vagues, le temps d’un repas qui coûte environ une vingtaine de dinars par personne. Quant aux plus jeunes, aux moyens plus limités et peu soucieux d’être servis dans de la porcelaine ou dans des assiettes en carton, eux aussi ont trouvé la parade. Un coup de téléphone aux amis, un rendez-vous pris, un sac de victuaille­s pour chacun et direction la plage pour un « iftar » à même le sable, qui sent bon la jeunesse et l’air du temps.

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