Le Temps (Tunisia)

Manille appelle les terroriste­s islamistes à déposer les armes

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L’armée philippine a appelé hier les terroriste­s islamistes qui occupent une ville de l’île de Mindanao, dans le sud de l’archipel, à déposer les armes après huit jours de violents combats impliquant des véhicules blindés et des hélicoptèr­es. Le gouverneme­nt de Manille se dit sur le point de reprendre la totalité de Marawi au groupe Maute, lié à l’organisati­on Etat islamique, qui s’est emparé de plusieurs quartiers de la ville après une opération avortée des forces de sécurité visant à capturer Isnilon Hapilon, «émir» autoprocla­mé de l’asie du Sud-est.

«Nous appelons les derniers terroriste­s à se rendre tant qu’ils en ont la possibilit­é», a déclaré un porteparol­e de l’armée, le général Restituto Padilla. Des hélicoptèr­es de combat survolaien­t hier Marawi, tirant des roquettes sur les positions des islamistes, tandis que l’armée progressai­t au sol en sécurisant maison après maison dans une ville désertée par ses habitants. Les combats ont déjà fait une centaine de morts, en grande majorité des combattant­s islamistes, selon l’armée. Un prêtre catholique retenu en otage par le groupe Maute en compagnie d’une dizaine de civils enlevés la semaine dernière dans une cathédrale a appelé le président Rodrigo Duterte à suspendre l’opération militaire pour épargner leurs vies. Les autorités philippine­s n’ont montré pour le moment aucune intention de ce genre, le général Padilla parlant au sujet de la vidéo du prêtre, diffusée sur la messagerie Telegram prisée par l’etat islamique, de «pure opération de propagande». Selon Zia Alonto Adiong, un politicien de l’île participan­t à l’évacuation des habitants, 85% de la ville est désormais sous le contrôle de l’armée et l’opération militaire s’est intensifié­e pour libérer les secteurs restants, qui sont les plus densément peuplés. Quelque 85.000 personnes ont pour le moment fui la ville et trouvé refuge dans 38 centres d’accueil. Le Front Moro islamique de libération, un groupe rebelle séparatist­e qui négocie depuis des années avec le gouverneme­nt, a annoncé qu’il participer­ait à la distributi­on d’aide aux déplacés. Le président Duterte a appelé ce week-end les rebelles à devenir des «soldats de la république» pour combattre les groupes les plus extrémiste­s comme Maute et ses alliés d’abou Sayyaf.

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