« More for more » ou réformes contre financement
Après la participation de la Tunisie aux réunions du printemps de la BM et du FMI tenues du 19 au 22 avril courant, le gouvernement devait entamer hier un nouveau round de négociations avec L’UE autour de l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA). Un accord qui s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique de voisinage révisée en 2015 par la Commission Européenne avec les pays du Sud la Mare Nostrum dont la Tunisie. Nos décideurs auront à renégocier l’ouverture totale des échanges commerciaux vers « l’union des 28 » pour englober les services et l’agriculture lesquels échanges ne pourraient faciliter la libre circulation des personnes. Une libéralisation totale qui ne fait toujours pas l’unanimité chez nous et ce en dépit des promesses alléchantes tenues par le partenaire ancestral de la Tunisie pour faire de la coopération Nord/sud un espace commun d’échanges, de prospérité et de gains mutuellement bénéfiques.
Pour certains cette nouvelle politique de voisinage n’est qu’un outil à faire passer la pommade à des économies vulnérables, en transition politico-économique et qui sont étroitement dépendantes de l’espace européen dont essentiellement la Tunisie et le Maroc, des pays jugés « satellitaires » par L’OTE contrairement aux pays intouchables comme l’egypte?
Selon l’observatoire Tunisien de l’economie, l’aide bilatérale européenne pour la Tunisie a augmenté de manière significative entre 2011 et 2015. « Le montant total accordé de 2011 à 2015 représente l’équivalent de ce qui a été accordé en 13 ans dans le cadre du processus de Barcelone pour la Tunisie », a révélé d’ailleurs le rapport spécial la Cour des Comptes Européennes publié en 2017. Toutefois cette aide reste conditionnée. « Réformes contre financement ». Autrement dit c’est l’éternelle politique du « More for more ». des concessions contre le soutien financier.