Assainir par le haut
C’est une véritable rigolade qui s’installe dans le pays, avec la banalisation des faits graves, tout en donnant des dimensions démesurées à des actes qui semblent minimes, alors que le ver est dans le fruit, depuis l’aube de la Révolution. Les écarts de conduite et les manoeuvres dilatoire se multiplient, au vu et au su du commun des mortels qui, après avoir perdu confiance en ses politiciens, commence à en faire de même envers cette justice qui ferme les yeux sur des faits des plus graves. Nonobstant le fait l’importance des méfaits, ce qui est grave, c’est les interférences et les tentatives d’influencer la justice, en donnant en pâture à l’opinion publique des personnages et des personnalités qu’on a mis sur la sellette à coup de rumeurs sur des pages Facebook –payées pour cet ignoble forfait- juste pour détourner l’attention sur des infractions et des dépassements plus graves.
Le pire est que, comme par hasard, des « dossiers » sont ouvert, à chaque crise politique et dès lors on assiste à des marchandages et, même, à des chantages, pour faire pencher la balance. Et, comme par hasard, aussi, tout est oublié, dès que la question est réglée, d’une manière ou d’une autre.
A ce propos, on assiste à des scénarii ignobles et indignes, avec une justice asservie, avilie et traînée dans la boue, parce que certaines parties la manipulent à leur guise. Entretemps, on parle de l’indépendance du pouvoir judiciaire et de la magistrature, mais on oublie que cela n’implique pas l’indépendance du juge, sauf dans le domaine de l’application de la loi.
Les « affaires » qui courent, actuellement, montrent l’ampleur des dégâts, surtout si on prend en considération les révélations de l’instance nationale pour la lutte contre la corruption (INLUCC) qui a indiqué, par la bouche de son président, que des ministres, anciens et actuels, qui sont impliqués dans des affaires de conflit d’intérêt et, le plus indigne, c’est que ce qu’ils manigancent est en connaissance de cause. Il y a, aussi, la question de l’immunité qu’elle soit parlementaire ou autre, alors qu’il est du droit du ministère public de la lever, afin que les malfaiteurs de tous acabits paient leurs forfaits. Malheureusement, et jusqu’à nouvel ordre, certains domaines demeurent intouchables, par la volonté de certains décideurs politiques. Mais, pour assainir et prouver la volonté de le faire, il faut commencer par le haut, parce que c’est là où réside le mal de la Tunisie.