Reculades à répétition
Bientôt une année après l’apparition du coronavirus à travers toute la planète qui a tout chamboulé sur son passage, il se trouve que chez nous, des résistances persistent à maintenir l’ordre établi qui sied parfaitement aux affairistes sans vergogne. Nonobstant les multiples avantages que le E-paiement peut offrir aux citoyens dans leurs dépenses de tous les jours, on ne peut ignorer, dans la conjoncture actuelle, sa contribution dans la lutte contre la propagation de la pandémie, connaissant le vecteur important que constituent les liquidités dans la transmission du virus.
Dans la panique qui a suivi les premiers moments de la pandémie, nos décideurs ont reconnu au moins la dangerosité sanitaire des échanges commerciaux encore en vigueur chez nous. La modernisation de ce système n’étant pas une bonne opération dans une économie dominée par l’informel bâti sur la fraude fiscale. Maintes timides tentatives beaucoup plus à effet d’annonce ont jalonné les gouvernements successifs du pays. Elles se résumaient à l’utilisation du chèque dans les transactions commerciales.
Les premières reculades ont tout de suite commencé en polémiquant sur le montant minimum à porter sur le chèque ! Aussitôt décidée, la mesure a été aussitôt abandonnée ! Avec la survenue du coronavirus et l’étude scientifique qui retrace les contaminations avec la circulation des billets de banque, il a été décidé en haut lieu de rejoindre enfin le reste du monde, en adoptant le paiement en ligne avec tous ses accessoires possibles.
La fin décembre a été arrêtée comme date limite pour l’acquisition par tous les commerçants d’un terminal de paiement électronique. Encore une fois, le projet est reporté pour plus tard, comme il fallait s’y attendre. Des forces occultes et obscurantistes résistent au progrès et maintiennent la population dans des pratiques quasi primitives. Le spectacle est affligeant devant les bureaux de poste. Des morts ont même été signalés devant les portails de ces officines publiques au moment du retrait des pensions. Tout cela se passe au moment où il est question de redoubler de vigilance face à la recrudescence des cas de contamination.
L’appel de détresse du personnel soignant ne semble pas être relayé par les pouvoirs publics dans le but de soulager, un tant soit peu, les structures
hospitalières fortement saturées. Cette attitude est d’autant plus incompréhensible dans un pays qui rencontre moult difficultés à tester massivement sa population pour mieux cerner l’étendue de la pandémie. La bataille pour l’acquisition d’un probable vaccin contre le virus s’annonce encore plus difficile dans les prochains mois.
Il est plus ardu que la tumultueuse campagne de vaccination antigrippale saisonnière. En somme, l’intérêt général doit transcender l’intérêt d’un lobby. Il y va de l’engagement et de la crédibilité des hommes censés représenter le peuple.