La voiture électrique dans le monde
On ne pense qu’à elle. On jure que sur elle. Elle est déjà devenue une réalité – ou presque- dans nombre de pays. Elle, c’est la voiture électrique.
Près de 3,1 millions de voitures électriques étaient en circulation dans le monde à fin 2017, dont presque deux tiers de voitures 100% électriques selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié le 30 mai 2018.
Et rien qu’en cette année 2019, plus de 2,6 millions de véhicules électriques seront vendus dans le monde, dont 1,5 million en Chine… A souligner au passage que la Tunisie ne comptait qu’une trentaine circulant sur ses routes.
Mais tout d’abord, qu’entend-on par voiture électrique ? Selon la définition admise, un voiture électrique est « une automobile mue par la force électromotrice d’un ou de plusieurs moteurs électriques, généralement alimentés par une batterie d’accumulateurs, une pile combustible voire un moteur thermique couplé à un générateur électrique pour les voitures hybrides électriques ».
Aujourd’hui on cite pour chacun de ces modèles comme exemple la Tesla Model 3 et la Renault ZOE équipées de batteries, la Toyota Mirai dotée d'une pile à combustible, et la Chevrolet Volt munie d'un prolongateur d’autonomie qui en fait un hybride électrique rechargeable.
La voiture est généralement équipée d'un ou plusieurs moteurs électriques dont la puissance totale peut aller de 15 à plus de 400 kw, selon la taille du véhicule, l'usage et les performances recherchées. C’est le cas de la Mitsubishi i-Miev (67 ch pour 49 kw), la Renault ZOE (57 à 88 KW), l’Opel Ampera (150 KW), Venturi Fétish (220 KW), ou la Tesla Model S P90D (397 KW).
A quand remonte l’invention de la première voiture électrique ?
Selon la littérature, les premiers prototypes de voitures électriques auraient été inventés entre 1834 (date du premier véhicule électrique) et 1881.
En effet, en 1880, plusieurs ingénieurs réalisent des voitures électriques, mais c’est une année plus tard, en 1881, que le Français Gustave Trouvé en présente une à l'Exposition internationale d'Électricité. Ce fut alors l'essor de la voiture électrique, en concurrence avec les voitures à moteur à explosion et celles à vapeur.
Dans ce cadre, on indique que c’est en 1899 qu’une voiture électrique parvient à franchir, pour la première fois, la barre des 100 km/h plus précisément 105,88 km/h. Il s’agit de la JAMAISCONTENTE du Belge Camille Jenatzy.
Ainsi, c’est au cours des années 1920 et 1930 que la voiture à essence commence à supplanter la voiture électrique avant de
s'imposer totalement… aujourd’hui. Et c’est à cause ou grâce au coût élevé du pétrole et des contraintes liées aux émissions de CO2 que les voitures électriques ont été remises au goût du jour.
Justement, depuis quelques années la polémique ample entre deux théories : celle qui stipule que la voiture électrique est écologique, « souvent présentée comme le rempart idéal à la pollution », et celle qui assure le contraire.
Dans un article du Monde publié le 10 décembre 2018 avec une vidéo explicative à l’appui, on lit ceci : «… La planète se réchauffe et l’un des responsables est tranquillement garé devant chez nous : la voiture. En France, les transports représentent 30 % des émissions de CO2, un gaz à effet de serre qui accroît les changements climatiques. Pour les pouvoirs publics comme pour les industriels, l’une des solutions pourrait être la voiture électrique. Lorsqu'elle roule, celle-ci n’émet pas de CO2, en ce sens qu’elle ne brûle ni essence ni diesel ».
L’auteur de l’article poursuit : « Ce constat n’en fait pas pour autant un véhicule propre, loin de là. Car la construction d’un véhicule électrique demande beaucoup plus d’énergie que la construction d’un véhicule thermique, et l’extraction des métaux qui le composent cause de graves dommages environnementaux. Par ailleurs, pour recharger la batterie d’une voiture électrique, il faut produire cette électricité en amont. Et dans le monde, les sources d’énergie sont encore bien souvent le charbon et le pétrole, très polluants. La voiture électrique ne feraitelle donc que déplacer le problème ? ».
Le débat reste ouvert.
Les ventes de voitures « électriques » (au sens large : tout électrique à batterie, hybrides rechargeables, ou à pile à combustible) ont atteint 1,1 million d’unités dans le monde en 2017, soit 54% de plus qu’en 2016 selon le Global Electric Vehicles Outlook de l’AIE. La Chine a à elle seule compté pour plus de la moitié de ces ventes en 2017 (580 000 ventes, +72% par rapport à 2016), loin devant les États-Unis, deuxième marché des voitures électriques (280 000 ventes en 2017, +75%).
En parts de marchés sont aux avant-postes de la mobilité électrique: les véhicules électriques n’ont compté que pour 2,2% des ventes de voitures en Chine en 2017, loin derrière la Norvège (une part de marché de 39,2% en 2017), l’Islande (11,7%) ou la Suède (6,3%). En France, près de 34 780 voitures électriques ont été vendues en 2017 (+18% par rapport à 2016), portant leur nombre total en circulation à 118 770 véhicules. Leurs ventes ont plus que doublé en Allemagne et au Japon en 2017.
À fin 2017, l’AIE indique qu’environ 40% des 3 109 050 voitures électriques en circulation dans le monde étaient situées en Chine. À ces véhicules légers s’ajoutent près de 250 millions de deux-roues électriques et environ 370 000 bus électriques, la quasi-totalité circulant également sur les routes chinoises (99% du parc).
L’AIE estime que l’ensemble des véhicules électriques ont consommé au total 54 TWH au niveau mondial en 2017 (en incluant bus et deux-roues qui comptaient pour 87% de ce total), soit légèrement plus que la demande d’électricité annuelle de la Grèce. En Chine et en Norvège, ces véhicules électriques ont absorbé respectivement 0,45% et 0,78% de la demande nationale d’électricité en 2017