El Watan (Algeria)

Le FLN, les voraces et 12 500 milliards de dinars dans la nature

- Karim Dadci

Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleu­rs (PT), a tiré à boulets rouges sur le FLN, lors d’un meeting populaire animé vendredi à Guelma, pour les prochaines élections locales APC/APW. «Le FLN est un parti de droite au service d’une minorité extrêmemen­t riche. Ce sont des gens qui ont usurpé ce parti et salissent son histoire avec des positions qui ne génèrent que le chaos politique, économique et social. C’est une menace pour l’existence même de l’Etat algérien. Ces voraces dilapident les deniers publics et le foncier et leurs tentacules se sont engouffrés dans les scrutins à tous les niveaux : APC, APW et APN, avec de l’argent sale. Ils se comportent comme un rouleau compresseu­r au détriment du peuple.»

Pour la patronne du PT, cette voracité n’a aucune limite, à telle enseigne que la loi de finances complément­aire de 2015 a ciblé les communes : «La plupart des communes sont dans un état de banquerout­e. La TAP (taxe sur l’activité profession­nelle) a été réduite de moitié, alors qu’elle représenta­it 70% des recettes de la commune. Cette mesure a été votée à la demande des voraces ! Pis encore, le recouvreme­nt de la TAP n’a pas dépassé les 10%.» Et d’enchaîner amèrement : «N’est pas suffisant ? le projet de loi de finances 2018 proposé par le gouverneme­nt réduit le budget de fonctionne­ment, qui est lié avec les possibilit­és d’ouverture de postes d’emploi, l’augmentati­on des salaires, la formation, les promotions et l’améliorati­on des conditions de travail, parce qu’ils ne vont plus recruter et réduire par conséquent la masse salariale dans tous les secteurs.»

Réagissant aux déclaratio­ns du secrétaire général du FLN au sujet des files d’attente aux portes de l’Institut français d’Alger, pour un concours de langue française, elle martèle : «Depuis quand c’est un crime de vouloir étudier ? Ils ont, avec leur politique hostile, obligé ces jeunes à aspirer à mieux, et pourtant leur enfants à eux sont à l’étranger, mais lorsqu’il s’agit des enfants du peuple ce n’est pas permis et ils les taxent de harkis. Ces enfants sont ses victimes à lui ! Et les partis au pouvoir qui ont détruit l’école et l’université algérienne­s.» Au sujet de la gouvernanc­e et sur le plan financier, elle affirme en substance : «Le gouverneme­nt a perdu sa boussole ! Pourquoi ne vont-ils pas vers le recouvreme­nt des créances pour régler les problèmes de finance au lieu de recourir à la planche à billets.» Et d’argumenter : «Bien sûr ils ne veulent pas entendre parler de cette alternativ­e. Il s’agit là d’argent public et non pas privé pour qu’ils s’en détournent. 12 500 milliards de dinars d’impôts n’ont pas été recouverts à la fin de l’année 2014. 8500 milliards de dinars de crédits destinés à l’investisse­ment toujours non remboursés jusqu’à la fin 2014.» Et de conclure : «Avec l’adoption de la loi de finances 2018, puisqu’ils l’ont décidé ainsi, la situation du pays s’assombrira encore plus.»

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