El Watan (Algeria)

La moudjahida Toumya Laribi, dite «Baya El Kahla», nous a quittés

- T. B.

Baya El Kahla, de son vrai nom Toumya Laribi, symbole du sacrifice et de l’émancipati­on du pays, vient de quitter ce monde le 1er novembre 2017 à l’âge de 81 ans, une date plus que symbolique pour elle. Ancienne moudjahida, elle a toujours souhaité mourir un 1er novembre et son voeu vient d’être exaucé. Après un combat contre la maladie, elle a lâché prise et s’en est allée rejoindre ses compagnons d’armes. Une foule nombreuse est venue lui rendre un dernier hommage : famille, voisins, citoyens lamda et des amis qui l’ont côtoyée et milité à ses côtés. Beaucoup de ces derniers ont relaté les prouesses qu’elle a accomplies dans les rangs du FLN, au maquis, tout en qualifiant, les larmes aux yeux, la défunte de «courageuse et généreuse». «C’était une femme hyper calme, elle aimait à fond l’Algérie, elle avait des visions lointaines et des perspectiv­es, elle positivait toujours la Révolution algérienne, même pendant les moments les plus difficiles et dramatique­s», confie un de ses anciens compagnons d’armes. Elle s’est mise très jeune au service de la Révolution (à peine 18 ans) après des missions dans le Grand Alger, (transport des médicament­s, des armes et munitions... )

Baya et ses frères d’armes reçurent l’ordre de quitter Alger pour le maquis vers la zone 1 de Lakhdaria, où elle fut accueillie par Ali Khodja et ses commandos. Et c’est à ce moment que le capitaine Si Abdellah lui donna son nom de guerre «Baya El Kahla». A la fleur de l’âge, la défunte sillonna les maquis en prodiguant soins et assistance aux moudjahidi­ne et à la population rurale. Cette généreuse dame n’a pas lésiné sur son savoir-faire, car étant une infirmière et sage-femme, à pratiquer des accoucheme­nts où elle a mis au monde de nombreux enfants dans la ville où elle s’est installée juste après l’indépendan­ce, en l’occurrence Boufarik. Nul ne peut oublier khalti Baya qui, le matin même de ce 1er novembre 2017, a chuchoté dans l’oreille d’un Boufarikoi­s : «Prenez soins de l’Algérie.» Avant de s’en aller.

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