Des passerelles qui ne sont jamais utilisées !
Une passerelle métallique revient au contribuable à pas moins de 35 millions de dinars.
Nombre de passerelles construites sur de grands axes routiers ne sont paradoxalement pas utilisées par les piétons. Tantôt c’est l’emplacement de ces passerelles qui n’encourage pas les passants à les emprunter, tantôt, c’est leur conception qui est mise en cause. Cette situation invraisemblable est accentuée par l’installation systématique de ralentisseurs sous ces passerelles, ce qui n’incite pas les piétons à les utiliser. Que ce soit à Houch Eramel, dans la commune de Rouiba, à Souachet, dans la commune de Bordj El Kiffan, ou dans de multiples autres endroits, le constat est pratiquement le même, «les passerelles et les ralentisseurs vont de pair». En fait, tout est fait pour ne pas contraindre les piétons à utiliser ces structures qui coûtent pourtant des sommes astronomiques aux contribuables, «une passerelle métallique revient à pas moins de 35 millions de dinars, ce qui n’est pas négligeable», confie un P/APC. A proximité des écoles primaires, des passerelles devant servir de moyens didactiques pour les élèves, ne sont empruntées que rarement par ces derniers. Au lieu-dit Souachet, à l’est de la capitale, un groupe d’élèves traverse quotidiennement la route sous une passerelle érigée sur le CW 149. L’installation récente de ralentisseurs encourage ces écoliers à ne pas emprunter la passerelle. Cependant, ce préjudice, porté directement à la vocation première du secteur de l’éducation, n’a pas incité les éducateurs et le personnel de l’école en question à prendre des mesures, «des enfants traversent quatre fois par jour cette route à double voie. Qui plus est sous la passerelle. Les enseignants et le personnel administratif de cette école doivent réagir en faisant aux élèves des séances d’éducation civique. Mais ce n’est pas le cas», déplore un habitant de la localité. D’autres passerelles sont tellement vétustes que les piétons ne les utilisent jamais. A Bellevue, il en existe une qui est dans un état de délabrement tel qu’il devient risqué pour les usagers de l’emprunter. Les marches et les contremarches de cette structure métallique qui traverse la ligne du tramway sont complètement corrodées. Un habitant du quartier a payé les frais de cette situation en chutant du haut de la passerelle. Vu ses nombreuses blessures, l’accident lui a valu 70 jours d’incapacité. A quelques encablures de cet endroit, une autre passerelle est devenue un lieu fréquenté par des marginaux et des SDF qui en ont fait un coin idéal pour installer leurs matelas et leur couchage. Au fil du temps, les usagers ont fini par ne plus utiliser la passerelle de crainte de se faire agresser. Sur l’avenue de l’ALN, une autre passerelle métallique, faisant jonction entre les deux bords de la chaussée, présente des anomalies flagrantes de conception. Pour emprunter cette passerelle, les piétons doivent faire un grand détour, car elle n’est dotée d’escalier que d’un seul coté. L’existence d’administrations fréquentées par des centaines de citoyens n’a pas permis de remodeler l’aspect fonctionnel de ce pont. Les citoyens qui sortent des bureaux de la CNAS, en particulier, doivent aller jusqu’à Tafourah pour pouvoir traverser la route. Outre ces problèmes qui entravent la bonne utilisation de cet équipement urbain qu’est la passerelle, des travaux d’habillage de certaines passerelles réduisent la hauteur de ces dernières.
A l’entrée de la ville de Aïn Taya, une passerelle nouvellement habillée par des plaques en aluminium a été percutée de plein fouet par un camion, car la hauteur du tablier a été réduite d’au moins 50 centimètres. La prise en charge de ces aspects qui sont des facteurs prépondérants dans l’utilisation de ces passerelles, devra inciter les citoyens à leur utilisation fréquente et quotidienne.