Manuel Valls tente de se recycler en Espagne

C’est de plus en plus officiel, selon une expression qui prêterait à sourire : l’ex-socialiste Manuel Valls a décidé de tourner le dos à la politique en France, franchissant les Pyrénées pour poursuivre sa carrière politique en Catalogne.

Manuel Valls, natif d’Espagne, va briguer les suffrages des électeurs pour conquérir la mairie de Barcelone. Selon Le Monde publié samedi, l’annonce devrait être faite demain. Ainsi, l’ancien Premier ministre et candidat à la candidature déçu pour la présidentielle de 2017 fonce vers l’inconnu. Après avoir tenté une position politique à droite de son parti d’origine, le Parti socialiste, il avait bifurqué vers la proposition politique d’Emmanuel Macron, sans être jamais réellement accepté par ce nouveau camp qui remporta les élections de 2017. On se souvient notamment de ses raccourcis concernant l’islam ou encore sur les banlieues avec son célèbre «apartheid» qui y régnerait en maître. C’est d’ailleurs sur ces sujets qu’il bataillait ferme ces derniers mois, sans toujours réussir à se faire entendre.

Pour Le Monde, «la candidature de Manuel Valls à la mairie de Barcelone ne fait plus guère de doute. Après des semaines de visites régulières et prolongées dans la cité catalane, de réunions dans les milieux d’affaires et intellectuels à la recherche de soutien et de financement, et d’analyses de la situation politique catalane, comme des problèmes de la ville, le député de l’Essonne, né à Barcelone, devrait confirmer sa décision mardi». Le journal parisien du soir continue : «L’ex-élu socialiste, aujourd’hui apparenté à La République en marche, de plus en plus absent des bancs de l’Assemblée nationale, dévoilera sa position lors d’un grand ‘‘événement civique’’ qui se tiendra à 19h, mardi 25 septembre, au Centre de culture contemporaine de Barcelone (CCCB).» Il sera entouré des personnes «qui ont accompagné M. Valls durant le processus de réflexion qu’il a maintenu depuis le mois de juin dernier et ont partagé avec lui des idées sur l’avenir de Barcelone».

Instruit du mécanisme efficace qui mena à la victoire de Macron, Manuel Valls «entend se présenter aux municipales à la tête d’une large plateforme, qui dépasse les sigles partisans». Le Monde ajoute que «M. Valls s’est entouré du consultant politique Xavier Roig, ancien chef de cabinet de Pascual Maragall. Maire socialiste de Barcelone de 1982 à 1997, M. Maragall reste associé dans l’esprit des Barcelonais aux grandes réussites de la ville : sa projection internationale, son développement urbain, et l’organisation des Jeux olympiques de 1992». Actuellement, Barcelone est dirigée par l’ancienne activiste du droit au logement Ada Colau, proche du parti de la gauche radicale Podemos.

Pour la quotidien Le Figaro : «Le pari est risqué pour Manuel Valls. Les indépendantistes et les catalanistes obtiennent traditionnellement de bons résultats dans cette ville, où de gigantesques manifestations se tiennent régulièrement en faveur d’une rupture avec Madrid. Par ailleurs, Manuel Valls est présenté, par certains médias catalans, comme un parachuté qui cherche à rebondir outre-Pyrénées après avoir été marginalisé en France depuis la victoire d’Emmanuel Macron.»