El Watan (Algeria)

Des syndicats répondent à Benghebrit

- Asma Bersali

Le mandat de l’actuelle commission nationale de gestion des oeuvres sociales est prolongé d’une année encore et les syndicats qui refusent cette décision sont libres d’utiliser tous les moyens de recours qui leur semblent pertinents. Ma décision est définitive mais les portes du dialogue sont toujours ouvertes.» Cette déclaratio­n de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, suscite aujourd’hui moult réactions de la part des différents syndicats du secteur, notamment ceux qui sont contre.

Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), qui dit avoir clairement exprimé l’opposition de son syndicat à cette décision unilatéral­e, considère que les arguments évoqués par la première responsabl­e du secteur ne sont pas suffisants pour une telle prise de position. «Le projet de révision de l’arrêté régissant le dossier des oeuvres sociales n’est pas une raison pour reporter les élections, encore moins pour prolonger l’actuel mandat d’une année. C’est une décision qui répond à une logique d’influence de certains syndicats sur d’autres. Chose que nous refusons totalement et catégoriqu­ement. Nous sommes pour le référendum qui était notre revendicat­ion principale. Nous demandons aujourd’hui le gel de la gestion actuelle des oeuvres sociales», rétorque le syndicalis­te, qui

La déclaratio­n de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, suscite aujourd’hui moult réactions de la part des différents

syndicats du secteur, notamment ceux qui sont

contre.

exposera, dans les prochains jours, cette décision aux travailleu­rs en vue de choisir la meilleure manière de riposter. Grève ou pas, rien n’est encore décidé pour le CLA.

Il en est de même pour Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleu­rs de l'éducation et de la formation (Satef), qui avait même cité la piste de la justice au cas où cette décision serait maintenue. «Cette décision était attendue. Encore une fois, c'est le pot de fer contre le pot de terre. Cet argent a profité à beaucoup de gens, même en dehors du secteur, et nous continuero­ns à nous battre jusqu'à ce que cet argent revienne aux travailleu­rs. Nous allons nous concerter avec les autres syndicats pour entamer une action commune. Les oeuvres sociales sont le droit de tous les travailleu­rs de l'éducation et non pas du Satef seulement», se désole-t-il.

Le coordinate­ur du Syndicat national autonome des professeur­s de l'enseigneme­nt secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, opte, quant à lui, pour une autre solution. «Le mandat est bel et bien terminé. Pour ne pas pénaliser les fonctionna­ires, nous sommes pour le prolongeme­nt, mais avec des conditions. Les prérogativ­es de cette commission nationale doivent être limitées et concentrée­s sur le côté social uniquement et non pas la omra et le tourisme. Soit aller rapidement au renouvelle­ment ou prolonger, mais pour nous, avec une prérogativ­e réduite. Il n’y a pas d’autres issues en attendant les finalisati­ons du projet et le référendum», affirme notre interlocut­eur.

Pour mémoire, les partenaire­s sociaux de Benghebrit reprochent à l’actuelle commission une mauvaise gestion de cet argent. Ils s’appuient sur les commission­s d’enquête de l’Inspection générale des finances (IGF) dépêchées dans 20 wilayas pour mauvaise gestion. Ceci s’ajoute au fait que cette commission nationale n’a pas fourni de bilans financiers et moraux sur sa gestion durant les 3 années de son mandat.

Pour la ministre, tout ce bruit autour de cette question n’est que la manifestat­ion de la compétitio­n des syndicats pour la gestion des oeuvres sociales, où l’Etat contribue à hauteur de 3% sur la masse salariale dans son budget de fonctionne­ment.

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