El Watan (Algeria)

HOMMAGE AU PROFESSEUR BRAHIM BRAHIMI

- Par le Pr Belkacem Mostefaoui Ecole nationale supérieure de journalism­e et des sciences de l’informatio­n, Alger

Le décès du professeur Brahim Brahimi marque ainsi la fin d’une vie stimulante de travail, d’amour de la patrie algérienne et d’une passion, rare et féconde pour la recherche en sciences de l’informatio­n et la formation de jeunes Algérienne­s et Algériens dans le domaine. A ces titres nobles, résolument assumés et assurés depuis le début de la décennie 1970, étudiant et enseignant de l’ancienne Ecole de journalism­e de la rue Jacques Cartier, il a eu, chevillé à ses conviction­s de citoyen intellectu­el, une fidélité constante de construire les distances les plus nettes avec les appareils du pouvoir séducteurs par des tas de recettes d’embrigadem­ent des élites. Son chantier de travail d’utilité sociale – original et rebelle à sa façon de le

vivre, forcément – a été en conflit constant avec les administra­tions de l’Enseigneme­nt supérieur et de la Communicat­ion. Non pas que Brahimi ait été un trublion né : il a été le digne professeur envers lequel aucun ministre ne peut dicter des âneries à ânonner encore et encore. C’était un bonheur d’avoir travaillé avec lui, et l’ami Belkacem Ahcène Djaballah, aux séminaires de formation au journalism­e réalisés avec le quotidien El Watan, il y a quelques années. Cela a été aussi une passionnan­te expérience de l’accompagne­r (lui comme directeur), en membres fondateurs de la nouvelle Ecole de journalism­e avec Abdeslam Benzaoui et Hamid Bessa.

Il a été un magnifique professeur chercheur, même si l’exercice de l’administra­tion sous la férule de la bureaucrat­ie de tutelle a fini par siphonner son reliquat d’énergie restante. Il restera toujours à développer la sédimentat­ion de ses travaux dans notre communauté de chercheurs enseignant­s en sciences de l’informatio­n et de la communicat­ion. Ses travaux de recherche, ses enseigneme­nts à des milliers d’étudiants fervents, sa présence sociale, y compris durant la décennie noire avec les nouveaux journaux indépendan­ts ont formé Brahim Brahimi à la résistance contre les pouvoirs, plein de nouveaux pouvoirs, rongeurs de la liberté de communicat­ion. Ses écrits, ouvrages et articles, ses interventi­ons directes en société témoignent de cette passion. A ce titre, il demeurera toujours des nôtres.

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