El Watan (Algeria)

Les (mauvais) enfants du pays

- Par Chawki Amari

On s'en rappelle, BHL, un enfant d’Algérie aux initiales de compagnie, avait lancé une campagne pour Sakina, une Iranienne condamnée. Bien introduit dans les médias dominants en sa qualité de réparateur chauffage et climatisat­ion, il avait fait relayer l'appel de son coeur meurtri que beaucoup avaient bêtement suivi jusqu'à ce qu'on apprenne que la Sakina avait tué son mari avec la complicité de son amant. Il y a quelque temps, une jeune Saoudienne qui n'avait que réclamé ses droits et ceux des femmes était arrêtée en attendant sa condamnati­on, et l'entreprise BHL n’a pas dit un mot. Récemment enfin, Eric Zemmour, qui veut changer les prénoms des immigrés en France, n’a pas pensé à changer son propre nom, qui n’est pas français. Car lui aussi est un enfant d'Algérie, et comme BHL, il est devenu plus Français que les Français dès son installati­on en France, et même si leurs ancêtres sont nés en Algérie, on peut imaginer que pour les besoins de l'OTAN, des Etats-Unis, d'Israël, du Mondialism­e et peutêtre de la France, ils pourraient conduire une coalition pour détruire leur ancien pays en y trouvant des justificat­ions, comme le fait qu'il n'y pas de couscous en conserve en Algérie, ce qui serait une atteinte aux droits de l'homme. Ils ne sont hélas pas les seuls, et il s'en trouve même avec des prénoms bien algériens partis à l'étranger qui souhaitent que le pays soit à feu et à sang pour justifier a posteriori leur départ. Heureuseme­nt, ils ne sont pas nombreux, mais le fait est que les enfants du pays reviennent fréquemmen­t dans l'actualité : le 20 septembre dernier, Macron a d'ailleurs décoré une vingtaine de harkis de la Légion d'honneur, en prévision de la Journée nationale d'hommage aux harkis, qui a lieu tous les 25 septembre en France. Quelle aurait été la réaction des Français si les Allemands instituaie­nt une Journée nationale des collabos français sous l'Occupation ? On ne sait pas, mais on peut imaginer la tête de BHL et de Zemmour s'ils étaient renvoyés dans leur pays d'origine.

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