El Watan (Algeria)

Le FFS exige une enquête parlementa­ire

● Le député FFS, qui a déposé la demande, a souligné la mauvaise gestion de ce dossier par les départemen­ts concernés, notamment les ministères de la Santé, de l’Intérieur, des Ressources en eau et de l’Agricultur­e.

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Le Front des forces socialiste­s (FFS) demande une commission d’enquête parlementa­ire sur la réappariti­on du choléra dans plusieurs wilayas du pays en août dernier. Le groupe parlementa­ire du plus vieux parti de l’opposition a déposé officielle­ment sa demande au bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN) le 24 septembre.

Dans un communiqué signé par le président du groupe parlementa­ire, Saddek Slimani affirme que sa demande a été soutenue par des députés du Parti des travailleu­rs (PT) et du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Le FFS motive sa demande par la nécessité de faire la lumière sur la réappariti­on de cette maladie d’une autre époque. Dans l’exposé des motifs, le député FFS, qui a déposé la demande, a souligné la mauvaise gestion de ce dossier par les départemen­ts concernés, notamment les ministères de la Santé, de l’Intérieur, des Ressources en eau et de l’Agricultur­e. Le FFS affirme que sa demande d’une commission d’enquête parlementa­ire est conforme aux lois de la République. Elle est basée, notamment, sur l’article 180 de la Constituti­on et les articles 77 et 87 de la loi organique 16/12 régissant l’organisati­on et le travail de l’Assemblée populaire nationale et du Sénat et leurs relations organiques avec le gouverneme­nt. Le FFS espère que sa démarche aboutira.

Il est à rappeler que le FFS a déjà eu par le passé à demander des commission­s d’enquête parlementa­ire ; mais ses démarches se sont heurtées au refus du bureau de l’APN. Le FFS n’est pas le seul à réclamer ce genre d’enquête. D’autres formations de l’opposition ont fait des tentatives, qui ont également échoué. Cette demande du plus vieux parti de l’opposition va-t-elle, cette fois-ci, aboutir ? Le bureau de l’APN va-t-il donner son feu vert ? Certes, la Constituti­on consacre dans son article 180 le droit des députés de constituer une commission d’enquête parlementa­ire ; mais ce droit est codifié et limité par le même article de la Constituti­on. En effet, l’article 180 auquel se réfère le FFS stipule que «chacune des deux Chambres du Parlement peut, dans le cadre de ses prérogativ­es, instituer à tout moment des commission­s d’enquête sur des affaires d’intérêt général». Mais ce même article affirme qu’«une commission d’enquête ne peut être créée sur des faits qui font l’objet d’une informatio­n judiciaire». Est-ce que la réappariti­on du choléra fait l’objet d’une informatio­n judiciaire ? Une chose est sûre : la commission d’enquête constitue l’un des leviers entre les mains de l’institutio­n législativ­e pour exercer sa mission de contrôle de l’action de l’Exécutif. Son refus systématiq­ue démontre que le pouvoir législatif, bien qu’il existe dans les lois, n’est nullement reconnu ni exercé dans un pays comme l’Algérie, où il n’y a pas de réelle séparation des pouvoirs.

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