Un appel d’offres pour la production d’énergie solaire
Mustapha Guitouni invite les opérateurs étrangers à venir débattre de l’élaboration du cahier
des charges pour la réalisation de centrales de production d’énergie à base du solaire.
Le ministre de l’Energie et des Mines a invité les partenaires étrangers présents hier au CCO, à l’ouverture du Salon international des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable (Era 2018), à venir à Alger le 22 octobre pour participer aux discussions qui auront lieu au sujet de l’élaboration du cahier des charges portant sur la réalisation de nouvelles stations qui produiront de l’énergie à base du solaire.
Une façon de faire jugée inédite et considérée comme un signe d’ouverture et de changement dans les pratiques en Algérie, où désormais les organisations professionnelles et les experts sont mieux écoutés. «Nous voulons débattre pour sortir avec un consensus et le cahier des charges sera publié dans le Boasem juste après la réunion», a indiqué Mustapha Guitouni.
En tout et dans l’immédiat, une capacité de 200 MW sera mise sur le marché avant la fin 2018 à l’initiative de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG) ; 150 MW seront réservés aux industriels et investisseurs nationaux. «Cela ne veut pas dire que les partenaires étrangers en sont exclus, car ils ont toujours la possibilité de s’associer avec des opérateurs nationaux pour créer des joint-ventures», a-t-il néanmoins précisé. Dans le même ordre d’idées, les 50 MW restants seront réservés aux villages enclavés du Sud pour la réalisation de stations hybrides (solaire-diesel) afin de réduire les frais liés au transport du diesel et c’est, avec l’accord du gouvernement, à la charge de la filiale de Sonelgaz spécialisée dans les énergies renouvelables, SKTM. Ce programme adopté en Conseil des ministres en 2017 est jugé ambitieux, vu qu’il offre aux investisseurs et industriels nationaux ainsi qu’à leurs partenaires étrangers la possibilité de se développer, car d’autres opportunités vont se présenter à l’avenir. L’intégration est l’autre stratégie adoptée pour développer l’industriel afin de ne pas dépendre éternellement du marché de l’importation. «Nous voulons intervenir sur toute la chaîne de production, fabriquer les équipements et les pièces de rechange», a ajouté le ministre en gardant à l’esprit les retombées en termes d’emploi et de création de richesses. A plus long terme, la stratégie globale telle que définie en 2011 prévoit la production de 22 000 MW (22 GW) en solaire. «Nous allons les réaliser», promet le ministre, car pour lui, toutes les conditions sont réunies : l’abondance du lithium et du silicium, la sécurité, l’énergie pas chère, une main-d’oeuvre expérimentée et une technologie existant depuis des années. «Le terrain est déjà balisé et les points où nous voulons réaliser des centrales sont déjà identifiés», assure-t-il, en promettant également non seulement d’assurer le transport de l’énergie produite, mais aussi de l’acheter entièrement ; les contrats prévus vont de 20 à 25 ans. «Aucun pays au monde n’offre de tels avantages», estimet-il en outre. Considérée comme une phase de test, les 400 MW déjà réalisés dans les Haut-Plateaux et le Sud et raccordés au réseau conventionnel ont servi aussi à analyser le comportement de ce dernier pour mieux appréhender les raccordements prochains. Pour ce qui est de Sonatrach, l’ambition affichée est de couvrir à terme 80% des besoins de ses sites pétroliers. Les opportunités d’affaires offertes lors de ce Salon, qui se tient jusqu’au 17 octobre, sont donc réelles, même si seulement une douzaine d’opérateurs étrangers prennent part aux expositions.