El Watan (Algeria)

Menacées d’expulsion, elles en appellent au wali

- K. Saci

Quatre anciennes fonctionna­ires ont été expulsées sur une douzaine de retraitées.

D’anciennes employées de l’EPIC de wilaya Presco, dont des directrice­s d’établissem­ent en retraite, sont menacées d’expulsion des logements de fonction qu’elles occupent depuis des années. Ces femmes, qui ont donné leur jeunesse en sacrifice sur l’autel du devoir et de l’abnégation, se retrouvent aujourd’hui dans une situation de vulnérabil­ité extrême. Signalons que parmi les 12 occupantes de logements de fonction concernées par la mesure d’évacuation, quatre d’entres elles ont été déjà expulsées. «Une décision de justice a été rendue à mon encontre. J’ai été expulsée le mois de juin dernier. Depuis, je suis livrée à moi-même. Sans abri je suis obligée de faire appel à l’aide de mes proches», confie une expulsée. Ces femmes vivent une situation dramatique. Eu égard à leurs petites pensions de retraite, elles sont dans l’incapacité de louer des appartemen­ts. «Comment voulez-vous que je loue un appartemen­t alors que ma pension me suffit à peine pour la nourriture», déploreell­e. Et de préciser : «Nous avons pris attache avec toutes les instances concernées par notre problème, en vain.»

En effet, ces anciennes fonctionna­ires ont adressé des requêtes au wali d’Alger, aux responsabl­es des circonscri­ptions administra­tives, à la commission d’écoute de la wilaya, elles se sont rapprochée­s également de la commission des droits de l’homme et de la centrale syndicale UGTA. Aucune de ces instances n’a répondu à leurs doléances. Avec la saison hivernale qui s’annonce, ces femmes qui errent en ville à la recherche d’un gîte demandent l’interventi­on du wali, M. Zoukh.

«Nous sommes vraiment des cas sociaux, car nous n’avons pas où aller. Certaines d’entre nous ont été recueillie­s par des membres de leur famille pour quelque temps qui ont fini par se lasser d’elles. Résultat, nous sommes dehors», affirment-elles. Et de fulminer : «Nous sommes des Algérienne­s au même titre que tous les Algériens. Nous avons droit à un logement, d’autant plus que nous sommes au soir de notre vie. Nous n’avons jamais imaginé une retraite aussi difficile. Nous sommes tombées dans les abysses de la déliquesce­nce. Entre une vie digne et celle d’un sans-abri, il n’y a qu’un fil, nous l’avons malheureus­ement franchi. C’est une descente aux enfers.»

Selon ces fonctionna­ires en retraite, «il est prévu l’expulsion de l’une d’entre nous le 21 de ce mois. Elle va grossir les rangs des laissées-pour-compte»... Et de conclure : «Notre problème ne peut être réglé que par l’interventi­on du wali d’Alger, car nous avons été des fonctionna­ires de la wilaya. Nous avons confiance dans les autorités de l’Etat.»

Afin d’avoir des explicatio­ns sur ce problème, nous avons tenté d’avoir au téléphone le chargé de la communicat­ion de la wilaya, et ce à maintes reprises. Cependant, aucune suite n’a été donnée à nos appels.

 ?? PHOTO: H. LYES ?? Siège de la wilaya d’Alger
PHOTO: H. LYES Siège de la wilaya d’Alger

Newspapers in French

Newspapers from Algeria