El Watan (Algeria)

La culture de la figue perd du terrain

- M. Amazigh

Fief de la figue s’il en est, la région de Beni Maouche enregistre un net déclin des parcours dédiés à cette culture ancestrale.

«En l’espace de moins de 50 ans, la superficie occupée par les vergers est passée de 10 000 à un peu plus de 1000 hectares seulement, soit une diminution de près de 90%», nous apprend un responsabl­e de la subdivisio­n de l’agricultur­e de Seddouk. Un paysan du village Aït Adjissa fait état d’un abandon massif et sans précédent de cette culture et du travail de la terre en général. «Les vergers péricliten­t au rythme des mouvements d’exode qui affectent nos villages. Les gens ne se donnent plus la peine d’entretenir ce patrimoine ancestral, encore moins de remplacer les spécimens morts ou d’élargir les parcours par de nouvelles plantation­s», constate, avec une pointe d’amertume, un vieillard de Tala n’Tinzer.

La prévalence d’un climat continenta­l aride, avec une remontée sensible des températur­es et une baisse tout aussi tangible du régime pluviométr­ique, ont eu raison de cette espèce végétale.

En dépit de sa capacité de régénérati­on, le figuier n’est pas un parangon de rusticité, comme l’est l’olivier. Bien des vergers qui ont survécu à ces conditions hostiles ont été anéantis par les incendies. «C’est très difficile, voire impossible, de stopper cette déperditio­n. Il y a une telle conjonctio­n de facteurs défavorabl­es que seule un véritable plan de sauvegarde est à même d’enrayer cette tendance», tranche un fellah de la localité de Djabia.

La relance de cette filière, préconiset-on, passe par sa profession­nalisation et un accompagne­ment de l’Etat dans la formation, l’acquisitio­n des équipement­s et autre soutien à l’irrigation. L’appropriat­ion des procédés ancestraux dans la conduite de la culture va de pair avec l’adoption de nouveaux paradigmes, dont la clé de voûte est entre les mains des agriculteu­rs. La certificat­ion de la figue de Beni Maouche, à travers le procédé de sa labellisat­ion, est unanimemen­t saluée par les paysans de la région. Une démarche qui reflète sans doute la volonté des pouvoirs publics de contribuer à la réhabilita­tion de cette culture du terroir. D’autres mesures sont attendues pour lui redonner son lustre d’antan.

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