L’école, enjeu de la laïcité
Grand frisson il y a quelques jours dans le monde de l’éducation nationale autour de la laïcité. Un séminaire national a été organisé par le ministère de l’Education nationale pour faire le point avec les équipes «Laïcité et fait religieux» mises en place il y a quelques mois pour aider les enseignants face à des phénomènes qui les dépassent.
A cette occasion, le ministre, Jean-Michel Blanquer, devait indiquer qu’un millier de cas d’atteintes à la laïcité ont été signalés entre avril et juin derniers dans les établissements scolaires en France. Sur ce millier de cas, 400 ont été traités et une soixantaine ont nécessité une intervention des équipes académiques sur la laïcité dans les établissements. Selon les statistiques, les signalements concernent à 57% les comportements d’élèves, 24% des parents et 8% des personnels de l’éducation nationale.
Un millier de cas sur les centaines de milliers d’écoliers, collégiens et lycéens, cela paraît relativement peu. Pourtant, la diversité des situations inquiète.
Au même moment, une note des services de renseignements notait que dans certains établissements scolaires en France, des élèves reproduisent un comportement jugé communautaire. Cette note, révélée tout d’abord par la radio Europe 1, a eu un effet boule de neige dans la nouvelle toile d’araignée que sont les médias mêlés aux réseaux sociaux en tous genres.
Interrogé à ce sujet sur les ondes de RTL, le ministre ne se dit pas surpris par le millier de cas exposés, rappelant que jusquelà il n’y avait aucun compteur pour savoir ce qui se passe : «Nous sommes dans l’action. Notre but est d’avoir un portrait réel de la situation, de ne pas mettre les problèmes sous le tapis. Notre objectif en identifiant, c’est d’agir. Avec les équipes laïcité qui existent désormais dans chaque rectorat pour aider les établissement chaque fois qu’un problème de ce type se présente.» Il a ajouté qu’au-delà de ce qui peut être fait, il y a la question «du dialogue avec les parents, expliquer qu’il y a des règles de la République à respecter et des principes éducatifs qu’on doit partager».
Le ministre a indiqué que «l’islam a une place importante dans ces comportements, mais pas seulement. Il peut y en avoir d’autres. Derrière le principe de laïcité, il y a un principe de neutralité dans l’école et nous devons faire valoir le fait qu’il ne doit pas y avoir de pression de telle ou telle religion, de telle ou telle doctrine vis-à-vis des enfants. Personne ne doit se sentir agressé, c’est tout le contraire, le principe de laïcité est fait pour bien vivre ensemble».