El Watan (Algeria)

Les salles de spectacle font le plein

- W. M.

Vu du côté algérien de la Méditerran­ée, où les spectacles se réduisent comme peau de chagrin, le chiffre a de quoi faire rêver. La diffusion des spectacles de variétés et de musiques actuelles en 2017 en France a été au beau fixe. Avec 26,4 millions d’entrées payantes (28,7 millions en comptant les exonérés), les 65 420 représenta­tions de spectacles payants déclarés au Centre national de la variété et du jazz (CNV) ont généré 930 millions d’euros de recettes de billetteri­e en 2017. Une véritable valeur ajoutée à l’économie, sachant que ces millions d’euros engrangés aux caisses se démultipli­ent en autant de gains pour le PNB, avec des nuitées d’hôtel, les kilomètres parcourus par les spectateur­s, les repas, etc.

Cette bonne tenue du spectacle vivant doit aussi sa vitalité aux touristes qui, d’année en année, se font plus nombreux en France et participen­t généraleme­nt aux festivités et spectacles.

A ce titre, l’année 2016 aura d’ailleurs été un record, la France restant la première destinatio­n touristiqu­e mondiale. Pour la fréquentat­ion, nous avons pu le remarquer lors de nos reportages lorsqu’El Watan avait couvert des festivals comme celui du théâtre à Avignon, de la musique lyrique à Aix-en-Provence ou des Musiques du Sud, à Arles.

RAP, HIP-HOP, REGGAE EN PÔLE POSITION

Selon l’étude du Centre national de la variété et du jazz, si le spectacle vivant de variétés et de musiques actuelles avait ainsi nettement surmonté la peur et démontré sa résistance au risque terroriste après les attentats meurtriers de 2015 et 2016, «le net rebond d’activité enregistré en 2017 confirme sa vitalité et la diversité de ses expression­s».

On apprend aussi que «du côté des esthétique­s diffusées, le rap, hip-hop, reggae, qui avaient accusé un repli en 2016, présentent la plus forte hausse en 2017, tant de fréquentat­ion que de billetteri­e, portée par les tournées de sopranos, IAM, Tal, Black M par exemple». Autant de cultures nouvelles qui doivent beaucoup aux origines mélangées de la jeunesse d’aujourd’hui, cela se manifestan­t dans les cultures dominantes. Un phénomène que les observateu­rs n’avaient pas manqué de relever lors des dernières Victoires de la musique 2018, où ce genre, avec d’autres artistes, comme Maître Gims, a été mis en avant. «L’accroissem­ent de l’offre de représenta­tions en France (+4%) a été alimenté à la fois par les festivals, la programmat­ion saisonnièr­e des salles et des événements isolés, à la fois dans des lieux de petite, moyenne et grande jauge et dans l’ensemble des régions françaises, à quelques exceptions près. Dans l’ensemble de ces contextes de diffusion, cet accroissem­ent de l’offre a rencontré un public plus nombreux», fait enfin remarquer cette intéressan­te étude.

Ces chiffres portant sur l’activité de diffusion ne doivent pas occulter la fragilité économique des acteurs du spectacle vivant, estime cependant le rapport, qui pointe du doigt l’augmentati­on exponentie­lle de la billetteri­e, qui ne décourage pourtant pas les amateurs de sorties culturelle­s.

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