THANBANG SENEKAL. Au nom de ma mère
Thanbang Senekal est baryton. Il est venu de la nation «arc-en-ciel», l’Afrique du Sud. Il a ému le public de l’Opéra d’Alger lors de la soirée
qui a étrenné le Festival international culturel de musique symphonique, qui se déroule du 13 au 19 octobre 2018.
Thanbang Senekal, avant de trouver sa «voix», était, contre toute attente, un joueur de…football (soccer player). Il avait de qui tenir. Son père, le docteur Philip Tabane, est le fondateur de la musique dite «malombo», de renommée internationale. Un jour, quelqu’un a entendu sa «terrible» voix et l’a convaincu de suivre une autre «voie». Et de laisser tomber la balle ronde et les stades. Et le résultat n’est pas décevant. «La musique, était devenue ma passion. Et la musique a beaucoup fait pour moi...Depuis, le monde, pour moi, tourne autour de la musique…». Lors de la soirée inaugurale, sous la direction et les auspices du célèbre maestro, Amine Kouider, le «conductor» conduira l’Orchestre symphonique de l’Opéra d’Alger, 60 musiciens, pour décliner magistralement un programme lyrique dédié à Mozart, Verdi, Tchaïkovsky, Solovyov, Beethoven, avec la participation de la soprano russe, Tiviane Irina, et le baryton sud-africain, Thanbang Senekal. Le duo interprétera Moscow Nights, de Mozart, des airs de Iolanta et La Dame de pique (Tchaïkovsky). Bons baisers de Russie et d’Afrique du Sud. Un grand moment d’émotion avec ce Thanbang Senekal. Il annoncera qu’il venait d’apprendre la mort de sa mère et que, malgré tout, il n’a pas voulu reporter sa participation : «Ce soir, je dédie cet aria à ma maman…» Il sera longuement applaudi pour sa dignité, son courage et son talent.
«J’ADORE DÉJÀ CET ENDROIT, L’ALGÉRIE»
«C’est la première fois que je viens en Algérie. Je suis très heureux. Malgré que, quand j’ai quitté l’Afrique du Sud pour venir ici à Alger, on m’a annoncé une mauvaise nouvelle. Que ma mère était décédée. Je n’ai pas voulu annuler ou reporter ma participation au Festival international culturel de musique symphonique. Car je suis un artiste. Le show doit continuer. Il est très important pour moi et un honneur que de venir me produire, ici, en Algérie. Quand j’ai reçu l’invitation émanant du ministère de la Culture algérien, j’étais ravi et je me devais de venir et de me joindre à cette célébration de la musique lyrique et symphonique universelle. J’adore déjà cet endroit, l’Algérie. Cet Opéra d’Alger, l’orchestre (symphonique de l’Opéra d’Alger) sont justes fantastiques. The conductor( le chef d’orchestre, le maestro Amine Kouider) a dirigé un merveilleux show. Pour moi, le fait d’être ici, est littéralement un honneur…J’ai interprété une chose que je n’ai jamais faite avant. J’ai chanté des thèmes russe, arabe, une chanson intitulée Madiba, qui rend hommage à Nelson Mandela… J’ai chanté aussi El Tarik ( le chemin, the way, il le prononce en arabe). Un thème composé par Amine Kouider et dont les paroles sont signées par Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture (et poète)…»
«CÉLÉBRER NELSON MANDELA EST VRAIMENT UN HONNEUR… »
A propos d’une question portant sur Nelson Mandela, le grand et historique leader sudafricain, et son héritage et autre legs, Thanbang Senekal saluera la mémoire de Madiba : «En Afrique du Sud, nous avons célébré The heritage day en septembre 2018. Et nous avons commémoré ce que Madiba a fait, apporté et légué pour nous, sud-africains. Je suis la toute première personne à chanter et interpréter le rôle de Nelson Mandela dans Madiba dans cet Opéra. Pour moi, le fait de venir ici et de célébrer Nelson Manda est vraiment un honneur. This is Africa (ici, c’est l’Afrique). J’ai appris de ce pays, l’Algérie, l’hospitalité. Le gens sont généreux, ici, spécialement mon chauffeur, Mustapha. Un gars formidable. Il a été patient. Il m’a emmené chez le coiffeur, en ville…»