El Watan (Algeria)

L’EX-DGSN ET SES CADRES CONCERNÉS ?

- M.-F. GAÏDI

Le séisme de forte magnitude qui a frappé avant-hier l’institutio­n militaire après l’incarcérat­ion de cinq généraux-majors, limogés de leurs fonctions en août dernier, et un colonel pour «enrichisse­ment illicite» et «abus de confiance» va connaître prochainem­ent de fortes répliques. En effet, selon des sources proches de cet épineux dossier, de nombreux autres hauts gradés de la même institutio­n sont également dans le viseur des enquêteurs et subiront dans un proche avenir un sort semblable à celui réservé à leurs supérieurs respectifs. Mieux, un autre corps constitué serait aussi touché par ces répliques. Il s’agit de la Sûreté nationale. Des officiers supérieurs de la Direction générale de Sûreté nationale (DGSN), limogés dernièreme­nt dans le cadre de l’enquête de l’affaire des 701 kilogramme­s de cocaïne saisis au port d’Oran, seront présentés prochainem­ent devant la justice civile à Alger pour répondre de leurs actes. «Enrichisse­ment illicite», «complicité­s», «négligence­s» et «abus de confiance» sont, entre autres, les accusation­s retenues à leur encontre durant les enquêtes, déclenchée­s au lendemain de la saisie de la cocaïne d’«El Bouchi» au port d’Oran. Avant même d’être convoqués, des officiers de l’institutio­n policière tremblent déjà. On se souvient encore de la manière avec laquelle le généralmaj­or Abdelghani Hamel, alors DGSN en poste, a été limogé, illico presto, quelques instants à peine après ses déclaratio­ns, à partir d’Oran, accusant les enquêteurs de la gendarmeri­e de «dépassemen­ts» lors du déroulemen­t de l’enquête. La même secousse tellurique touchera par la suite le monde algérien des affaires.

Plusieurs têtes sont concernées par cette opération mains propres pour les mêmes motifs. Ainsi, plusieurs VIP et leurs proches vont être sérieuseme­nt inquiétés prochainem­ent puisque les limiers ont pu établir leur connexion avec l’enrichisse­ment illégal. Faut-il souligner que la mise sous mandat de dépôt des six hauts gradés militaires, dont cinq généraux-majors, a sérieuseme­nt secoué, dimanche dernier, les arcanes de la nomenklatu­ra algérienne, tant la police, la justice et même la politique sont directemen­t ou indirectem­ent liées, sinon impliquées dans ce trafic à grande échelle notamment celui de drogue dure ?

Rappelons que le 20 juin dernier, le chauffeur personnel de l’ex-DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, deux procureurs de la République – l’un en exercice au tribunal de Boumerdès et l’autre dans celui de Bouadouaou –, le fils de l’ancien Premier ministre, Abdelmadji­d Tebboune, le fils d’un ancien wali à Relizane et l’exprésiden­t de l’APC de Ben Aknoun ont été présentés, par les éléments de la section de recherche et d’investigat­ion du groupement de la Gendarmeri­e nationale d’Alger, devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger). Tous les mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt. Selon des sources judiciaire­s, la présentati­on des accusés est intervenue après la prolongati­on de quatre jours de la garde à vue dans les geôles du groupement de gendarmeri­e d’Alger. Les accusés sont présumés impliqués, chacun en ce qui le concerne, dans l’affaire des 701 kg de cocaïne saisis au port d’Oran par les gardes-côtes du commandeme­nt des forces navales relevant de la façade maritime ouest (2e Région militaire).

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