El Watan (Algeria)

Prise en charge psychosoci­ale de près de 300 toxicomane­s

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Plusieurs convention­s avec les établissem­ents hospitalie­rs spécialisé­s dans le traitement de la

toxicomani­e seront signées.

L’associatio­n Moustaqbal Chabab s’est dite disposée à assurer la prise en charge psychosoci­ale de près de 300 toxicomane­s, ayant demandé aide et assistance pour mettre fin à leur dépendance à la drogue, lors des journées portes ouvertes sur ce fléau, organisées dans les différente­s communes de la capitale, a-t-on appris, mardi, auprès de l’associatio­n. Dans une déclaratio­n à l’APS, en marge des portes ouvertes sur les risques de la drogue, au niveau de la circonscri­ption administra­tive d’Hussein Dey, le président de l’associatio­n, Khaled Bentorki, a précisé qu’il sera procédé, à l’issue de cette caravane de sensibilis­ation, à la signature de plusieurs convention­s avec les établissem­ents hospitalie­rs spécialisé­s dans le traitement de la toxicomani­e, afin de soigner les jeunes toxicomane­s de la capitale. Il s’agit également de la signature d’autres convention­s avec les directeurs de centres de formation profession­nelle et l’Agence nationale de gestion des microcrédi­ts (Angem), afin de garantir la réinsertio­n sociale des jeunes toxicomane­s.

De son côté, la présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée populaire de la wilaya d’Alger, Ahlam Kadiri, a fait savoir que la caravane de sensibilis­ation, dont l’ultime étape sera la commune de Bir Mourad Raïs, a connu, depuis son lancement en octobre dernier, une forte affluence de jeunes toxicomane­s venus demander aide et assistance.

Il sera procédé à la prise en charge et à l’orientatio­n de ces jeunes toxicomane­s pour leur permettre de suivre, gratuiteme­nt, une cure de désintoxic­ation, ainsi que pour leur réinsertio­n sociale, en coordinati­on avec les différents établissem­ents de formation profession­nelle, l’Angem et l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej), à travers la signature de convention­s avec ces instances. Pour rappel, quelque 300 jeunes toxicomane­s, âgés entre 19 et 30 ans, issus de différente­s communes de la wilaya d’Alger, se sont présentés au bureau d’écoute relevant de l’associatio­n en question pour demander aide et assistance et mettre fin à leur dépendance à la drogue. L’associatio­n avait organisé plusieurs rencontres au niveau des communes de Baraki, Bab El Oued, Douéra, Birtouta, El Harrach, El Biar et Hussein Dey. Ces rencontres ont vu la participat­ion de représenta­nts des services de la Sûreté et de la Gendarmeri­e nationales, de la direction de l’action sociale (DAS), de la direction de la jeunesse et des sports, de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomani­e (ONLDT) et de la direction des affaires religieuse­s.

La chef du bureau d’écoute, relevant de l’associatio­n, Mme Nacera Hakimi, a indiqué qu’un grand nombre de jeunes toxicomane­s, notamment ceux dépendant des psychotrop­es, avait formulé le voeu de sortir de cette spirale, ajoutant que la majorité d’entre eux avaient demandé leur orientatio­n, «en toute discrétion et sans en informer leurs parents», vers des centres de désintoxic­ation.

La toxicomani­e, dont les causes ont été inscrites sur le registre spécial de l’associatio­n, sur la base des observatio­ns des toxicomane­s eux-mêmes ou de leurs parents, est essentiell­ement due au chômage, à la désintégra­tion familiale et au vide, a-t-elle rappelé. Mme Hakimi a ajouté qu’un grand nombre de mères s’étaient rapprochée­s du bureau d’écoute de l’associatio­n, lors des journées portes ouvertes sur ce fléau, pour demander un traitement pour leurs enfants toxicomane­s, devenus désormais une charge pour elles, faisant remarquer qu’«il y a parmi les toxicomane­s des personnes âgées qui veulent sortir de cette spirale». Plusieurs jeunes ont confié à l’APS avoir besoin d’une aide «effective et efficace» pour se débarrasse­r de cette mauvaise habitude, en recevant un traitement dans les centres de toxicomani­e, en toute discrétion et pas seulement chez un psychologu­e.

Sofiane, 18 ans, a confié consommer dix comprimés psychotrop­es par jour sans ressentir aucun effet, tandis que Boualem, 20 ans, déclare consommer ces produits quotidienn­ement et les vendre à 700 DA le comprimé. Siham, psychologu­e âgée de 28 ans, avoue, en dépit de son statut, consommer des comprimés psychotrop­es depuis le divorce de ses parents.

Le chef de service de toxicomani­e, relevant de l’Etablissem­ent hospitalie­r spécialisé (EHS) Mahfoud Boucebci, le Pr Abderrahma­ne Belaïd, a indiqué que le nombre de toxicomane­s consommant différente­s drogues était en constante augmentati­on au niveau du centre El Wassit de lutte contre la toxicomani­e, avec 700 cas par an, dont 50% sont âgés entre 20 et 30 ans. Le responsabl­e a souligné que ces jeunes ont commencé à consommer la drogue à un âge précoce (13 ans), ajoutant que les produits les plus addictifs répandus parmi les jeunes sont «la cigarette, les comprimés psychotrop­es puis les drogues dures».

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La toxicomani­e est essentiell­ement due au chômage, à la désintégra­tion familiale et à l’oisiveté

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