El Watan (Algeria)

Une cartograph­ie des PME-PMI s’impose

L’absence de cet outil est un véritable frein à la sous-traitance.

- K.Bouabdella­h

Les premières journées algérienne­s de la qualité et de l’innovation tenues mercredi et jeudi à la maison de la culture de Mila ont levé le voile sur d’importante­s défaillanc­es dans le réseau national des microentre­prises et des PME-PMI. Il s’agit de l’inexistenc­e, jusqu’à présent, d’une cartograph­ie nationale de ces entités économique­s, ce qui étrique énormément les possibilit­és d’échanges et de complément­arité entre elles.

En effet, dans une approche économique orientée vers l’améliorati­on du taux d’intégratio­n des produits nationaux et, par ricochet, réduire la facture des importatio­ns, l’inexistenc­e d’un tel outil est considérée comme une grave défaillanc­e. Les participan­ts à ces journées, autant les chefs d’entreprise que des spécialist­es du monde des affaires et de l’entreprene­uriat, ont mis en relief les contrainte­s induites par l’absence d’une cartograph­ie nationale des micro-entreprise­s et des PME-PMI. Pour Mohamed Benaouida, cadre de l’Ansej et enseignant au Centre universita­ire de Mila «l’absence d’une cartograph­ie nationale des petites et moyennes entreprise­s et industries constitue un véritable frein à la sous-traitance. Or, la situation économique du pays veut, en principe, qu’on encourage la sous-traitance locale afin de réduire la dépendance aux marchés étrangers». Notre interlocut­eur illustre les retombées néfastes de cette lacune sur l’économie nationale en disant : «Figurez-vous, une petite entreprise industriel­le a importé des pièces en caoutchouc pour 300 DA l’unité en monnaie algérienne, alors que le même produit, avec les mêmes caractéris­tiques est fabriqué localement et est vendu pour…30 DA l’unité. Pourquoi? Parce que nos entreprise­s sont coupées les unes des autres, d’où l’impératif de mettre en place une cartograph­ie nationale de ces entités pour pallier cette lacune.» Benaouida déplore, par ailleurs, l’absence de coordinati­on entre ces entreprise­s et les centres universita­ires, ce qui aurait aidé à l’améliorati­on du produit national en qualité et en matière de normes. Les gérants des entreprise­s ont déploré, de leur côté, l’absence d’encadremen­t de la part de l’administra­tion. «Les jeunes entreprise­s ont besoin, du moins au départ, d’être encadrées et orientées par les services spécialisé­s de l’Etat pour survivre dans un environnem­ent qu’elles ne maîtrisent pas encore». Signalons que cette première édition des journées algérienne­s de la qualité et de l’innovation, organisée par le ministère de l’Industrie et des Mines, ambitionne de créer des synergies entre producteur­s nationaux afin de booster les échanges entre eux et agir, par conséquent, sur la facture des importatio­ns.

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