El Watan (Algeria)

L’APPEL DE LA MONTAGNE !

ENVIRON 2000 PERSONNES ONT BIVOUAQUÉ À ASWEEL (DJURDJURA)

- Reportage réalisé par Amar Fedjkhi A. Fedjkhi

The Wolves Adventures ont réussi leur pari en rassemblan­t, pour cette troisième édition du Big bivouac national, des centaines de familles venues des quatre coins du pays, de la Tunisie et de la Libye.

Les profils sont variés. Ils arrivent en groupes d’amis, en couples ou en famille. Les voitures et les bus affluent de partout. Ils ne se connaissen­t pas tous, mais ils sont appelés à passer deux nuits ensemble et à la belle étoile, loin du vacarme des villes et en pleine montagne. Ce sont des passionnés de la montagne. Des centaines de personnes ont pris part à la troisième édition du Big bivouac national, tenu le week-end dernier à Asweel, un site paradisiaq­ue niché à plus de 1500 mètres d’altitude au coeur de Djurdjura. Le froid et le vent accueillen­t les participan­ts. Une vingtaine de randonneur­s se sont attelés à la tâche pour l’organisati­on de cet événement. Surnommés The Wolves Adventures, ou Les loups aventurier­s, les membres du groupe ont réussi leur pari en rassemblan­t, grâce à un «appel» lancé sur les réseaux sociaux, plus de 1500 personnes. L’ambiance était conviviale et aucun incident, ni dépassemen­t n’a été signalé. Malgré la fatigue et surtout la vague de froid, les participan­ts sont tout bonnement heureux d'être enfin sur place. Que l’aventure commence !

Très actif, Salim, la trentaine, s’apprête à allumer le feu pour se chauffer et aussi pour préparer un barbecue. Ses amis venant du club des randonneur­s Rostomiens de la wilaya de Tiaret, ainsi que d’autres personnes qui se sont déplacées des 48 wilayas du pays se sont aussi mobilisés, en cherchant du bois. Les températur­es ont baissé au-dessous des 5°C. A peine le randonneur tente d’allumer son barbecue que deux jeunes arrivent sur place en proposant du bois et un bidon d’essence. Un signal de solidarité. C’est d’ailleurs le message que voulaient véhiculer les organisate­urs de la manifestat­ion.

Plus d’un millier de participan­ts venus des quatre coins de l’Algérie et même des pays voisins, comme la Tunisie et la Libye. «Je suis venu de Constantin­e. Nous sommes presque une soixantain­e de personnes entre familles et couples. C'est la première fois que nous venons et sans doute ce ne sera pas la dernière. La beauté du site et l’accueil exemplaire et chaleureux des habitants de la région nous incitent à y revenir», a déclaré ému Mohamed. Ce randonneur, qui exerçait dans le groupe de reconnaiss­ance et d’interventi­on en milieu périlleux (Grimp) de la Protection civile, est un habitué des randonnées pédestres et des campings sauvages en milieu montagneux. «Passer une nuit à la belle étoile en cette période de l’année en haute altitude et en compagnie des membres de sa famille est pour moi une passion. Ce sont des moments inoubliabl­es», a-t-il ajouté. Des randonneur­s, membres du groupe The Wolves Adventures, aident et informent les nouveaux participan­ts sur certaines pratiques qu’ils doivent respecter. Le respect de soi et des autres. La nécessité de préserver l’environnem­ent et le milieu naturel.

Des jeunes participen­t en montant leurs tentes, et s'apprêtent à passer la nuit la plus froide de l'aventure. A 20h, de nouveaux participan­ts font leur entrée sur le site du bivouac à la recherche d’un coin pour y implanter leurs tentes. «Nous sommes d’Oran. Nous sommes des habitués de ce genre de sorties», nous dit avec sourire Kada en nous montrant son t-shirt du club Alpy Rando.

Bien que certains aient déploré le manque de quelques commodités, comme des citernes d’eau, des toilettes mobiles, et de sécurité, l’activité s’est quand même déroulée dans de bonnes conditions. «L’APC d’Ath Boumehdi nous a délivré une autorisati­on pour l’organisati­on de ce Big bivouac. C’est un site naturel protégé», ont souligné des membres du groupe organisate­ur. A Asweel, difficile de trouver un endroit pour stationner son véhicule. Une affluence record.

Au milieu d’un aussi vaste site, un groupe de jeunes s'entraide pour sortir un 4x4 qui s'est embourbé. La mission s’avère difficile. «Ne vous inquiétez pas. Nous allons vous sortir de là», lui ont lancé des jeunes, en tentant de rassurer le propriétai­re du véhicule, pourtant averti de laisser son véhicule au niveau de l’espace réservé pour le stationnem­ent. La solidarité entre les randonneur­s était exemplaire. «Nous sommes un peuple exceptionn­el. La solidarité, le partage et la fraternité font partie de nos valeurs. C’est l’Algérien tout court», lance un participan­t. Les conditions climatique­s difficiles n’ont pas dissuadé ce beau monde de faire le déplacemen­t. Le stade était plein comme un oeuf de centaines de véhicules et bus immatricul­és dans plusieurs wilayas du pays. «En principe, cette piste est censée être utilisée pour la préparatio­n de notre élite sportive, mais Dieu a fait qu’elle soit mise à la dispositio­n des randonneur­s», dit avec ironie un chauffeur de bus averti.

La nuit tombe et le froid se fait de plus en plus présent. Les familles viennent se réchauffer au coin du feu. Le repas est donné sous des tentes aux différente­s couleurs, avec parfois le nom des clubs et associatio­ns participan­ts. Et ils sont nombreux, à l’image des randonneur­s de l’extrême, Idurar Ndjerdjer, Constantin­e tourisme et aventure, Club aventure de Tlemcen, Djelfa camp, Gostos aventure… Les Aigles de Djurdjura, etc.

LA MONTAGNE, UNE ÉCOLE DE DISCIPLINE

«Je n’ai pas hésité un instant à venir camper dans cet endroit unique», a fait part une participan­te du club aventure de Béjaïa, Club Has. D’autres partagent le même avis. «Nous avons recensé plus de 900 tentes et plus de 1500 participan­ts», a précisé l’un des membres du groupe The Wolves Aventures, qui a tenu à remercier les autorités locales de la commune d’Ath Boumehdi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, pour avoir mis à leur dispositio­n des fagots de bois et des sacs poubelles. L’objectif de ce genre de camping est de vivre une expérience qui va radicaleme­nt modifier les conditions de vie habituelle­s des participan­ts, surtout des familles. Cette rencontre permet, poursuit Maiz Ali, un jeune natif de la commune d’Ath Laâziz, dans la wilaya de Bouira, et l’un des adeptes des campings sauvages et des randonnées, «de se découvrir à travers notamment des randonnées en pleine nature». Une chose est sûre, pratiquer la marche en haute montagne dans le froid, le vent qui fouette et parfois sous les averses permet aux aventurier­s de s'habituer à la vie en plein air, à bivouaquer et surtout à pratiquer des activités sportives quel que soit le temps. «Ces activités vont les aider à mieux résister aux conditions climatique­s, qui sont très rudes», a estimé un participan­t du club Serraidi aventure, de la wilaya de Annaba. La vie en groupe, en famille ou en solo en haute montagne, où les conditions climatique­s sont difficiles et auxquelles les campeurs sont confrontés, incite les participan­ts à s’adapter au mode de solidarité et surtout de responsabi­lité. «L’ambiance était toujours conviviale. Porter des sacs, cuisinier ensemble et apporter des secours nécessaire­s, c'est primordial. En plus, ces rencontres nous permettent de découvrir les richesses de notre pays, véhiculer une bonne et meilleure image du tourisme local», a estimé Ahmed, un des randonneur­s Rostomiens de Tiaret. «Toutes les familles qui y viennent camper sont ''discipliné­es''. Préserver l’environnem­ent et laisser l’endroit propre. Ceci est aussi un autre message que nous voulons transmettr­e aux touristes et aux gens qui viennent découvrir la région», a lancé de son côté un participan­t du club surnommé les Randonneur­s sauvages de Jijel.

Le lendemain, alors que les participan­ts s’apprêtent à quitter les lieux dans une ambiance festive, les membres du groupe The Wolves, toujours actifs, visitent les tentes et distribuen­t des sacs aux campeurs.

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La vie en groupe, en famille ou ensolo en haute montagne, où les conditions climatique­s sont difficiles­et auxquelles les campeurs sont confrontés, incite les participan­ts à s’adapter au mode de solidarité etsurtout de responsabi­lité
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