El Watan (Algeria)

Un monument du football algérien

- Sid Ahmed

Figure emblématiq­ue du football algérien, Saïd Amara, à 85 ans, est le témoin privilégié de plus de 60 ans de carrière footballis­tique. Contacté, il nous a reçus chez lui avec la plus grande simplicité et a répondu sans ambages à toutes nos questions. «J’ai vécu dans des conditions difficiles, c’était le temps de la guerre 1939-45 et tous les désastres qu’elle a provoqués. Ce qui me tarabustai­t, ce sont les activités scolaires, l’Européen était avantagé, il était choyé et avait toutes les facilités. Pour ce qui est du football, il y avait un Alsacien qui s’intéressai­t à la chose. J’avais dans mon groupe Zinaï, Kherraf, Ghazi et tant d’autres. Notre équipe était la meilleure et on a remporté le tournoi. En 1945, j’ai joué avec le club Gaieté, j’étais encore cadet, le MC Saïda n’a fait son apparition qu’en 1947», dira Saïd Amara. Et d’ajouter : «Pour votre question comment avoir une grande équipe? Je répondrais qu’on n’est pas capable. On cherche le résultat tout de suite. On ne laisse pas les joueurs évoluer. Les joueurs sont surévalués, on gonfle les joueurs. La réussite vient du travail, du sérieux, de la persévéran­ce.» Et de conclure : «A votre question relative au profession­nalisme, il faut que les joueurs passent par une école de formation, ils doivent avoir 18 à 20 ans, on ne devient pas profession­nel à 28 ans. Le niveau des clubs est dû aux gestionnai­res qui ne sont pas à la hauteur. Le dirigeant doit être exemplaire et créer un climat serein au sein du groupe. Est-ce que les joueurs méritent les salaires qu’ils encaissent ? Là est la question. Pour ce qui est du MC Saïda, hormis cette année où je suis malade, je suivais de près les résultats, même quand j’étais en France. Le MCS est le club phare, il doit être aidé, car c’est l’âme de la ville».

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