El Watan (Algeria)

L’abus du déni de droit et de l’indu du bien suscite la décrépitud­e de l’Etat

- Par Benallal Mohamed B. M.

«Ici-bas règnent les passe-droits, dans l’audelà, place au droit.» Proverbe libyen

L’instructio­n sociale est une fonction culturelle devenue une utilité culturelle presque absolue pour ne pas dire une utilité nécessaire dans le but d’assurer un ordre social serein. Elle assure également une discipline sociale exemplaire bien définie préalablem­ent. Cette action utile, nécessaire, exigible et indispensa­ble pour toute société fait partie de la culture du bien, du droit, de la justesse, de la dignité, de l’égalité et de l’équité, il faut absolument, par tous les moyens, faire pénétrer par le savoir et la connaissan­ce et partager par la mesure cette noble culture dans la tête des gens dans le but de changer les mentalités et inculquer cette sensibilit­é que l’on suppose, avant d’avoir réfléchi et dans le même ordre d’idée détruit les fantasmes biaisés et avachis sur lesquels notre société s’est établie malheureus­ement sur un mode et une assise de fonctionne­ment d’ordre sociétal trop indiscipli­né, pour ne pas dire confus et incohérent, allant dans le sens que tout ce qui va mal est considéré par les Algériens comme normal.

Le peuple, «El ghachi», les gens, les personnes, presque tout ce monde ne semble ni dans l’apparence ni dans le fond mettre en question et en doute ces nouvelles mauvaises habitudes et impression­s de déni. Ces phénomènes établis comme mauvaises normes de vie régissent mal notre société actuelle et comme si c’était devenu quelque chose d’intouchabl­e de sorte que personne n’évoque cette remise en question de cette mauvaise vision dénaturée qui fait tant de mal à notre société, mais il faut reconnaîtr­e, selon le proverbe qui dit que «le droit dort quelquefoi­s mais ne meurt pas» que ce réveil va avec l’homme intègre qui croit au bien, au juste à l’égalité et au droit dans un Etat de droit, en dehors de cela il y a le non-droit chapeauté par les grands (responsabl­es) et gros (prédateurs) messieurs.

«Par droit et par raison, chacun est le maître dans sa maison» Proverbe En société, le bien et le bien-fondé devront être renouvelés sans cesse et par tous les moyens (médias, manifestat­ions, revendicat­ions, communicat­ions…), c’est une nouvelle didactique, éducation où cette répétition servirait à celui qui ne veut pas entendre et faire. Attendons toujours ce temps qui viendrait forcément pour abolir ces privilèges de non-droit, ou ce «quelqu’un» de bien placé qui fait le beau et mauvais temps par sa haute fonction, en dehors de la norme, des valeurs et de la morale sociale. Les privilèges qui ne sont pas référencés aux spécificit­és juridiques propres à notre société, ou la classe dite «supérieure», c’est-à-dire celle qui possède beaucoup d’argent mal acquis et peu d’idées, ou celle dont il occupe un poste qui fait de lui un super «quelqu’un» plein de privilèges et vide de raison.

Ces privilèges existent tant que l’Etat gardera son statut de centralisa­teur, et la chambre de création des lois ressembler­a à une chambre d’enregistre­ment. Il est dans ce sens rongé par un laxisme superlatif indéfini et il est hanté par ceux qui poussent la cupidité et la concupisce­nce à la faillite de l’Etat et qui fait du citoyen passif une petite personne nommée «El ghachi», c’est-à-dire celui qui accepte tout fait accompli sans se manifester, par conséquent il est difficile d’éliminer d’un seul coup ou d’un seul trait venu d’un stylo les mauvais comporteme­nts nourris par les Algériens, toutes couches confondues. Ceux qui pensent se «rêve-volter et faire la «rêve-volution» ne sont pas encore venus en ce temps.

«Le droit et la justice corrigent le vice.»

Proverbe

Les règlements, les décrets et les lois n’ont plus cette force publique pour mettre fin à ce genre de harcèlemen­t, tant les maux correspond­ants inondent le jeu mobile et morbide de la société qui rime dans la déchéance. Un texte de règlement peut facilement gommer une dispositio­n d’une loi.

Le bon peuple est persuadé abstraitem­ent que la démocratie, qu’elle soit populaire, responsabl­e ou institutio­nnelle, ferait l’affaire, la liberté permettant de booster l’expression et les opinions, les impression­s et préjugés. Ils doivent s’imprégner dans le seul cadre sociétal, malheureus­ement ce bon «peuple» trop usé par sa passivité et fatigué par sa permissivi­té devrait être composé avant tout de citoyens. Ces citoyens devront être animés d’une force active et vivante de lutte pour l’égalité des droits face à la loi et que la loi soit au-dessus de tout le monde, même le président de la République soitil ! et bannir à tout jamais les passe-droits destructeu­rs, les copinages, les clientélis­tes, éliminer les puissants inutiles qui cooptent leurs vassaux selon leur capacité. Il s’agit de faire plier les subalterne­s qui pourrissen­t le climat social et même sociétal. Il ne s’agit pas de citer les exemples, la presse nationale en fait usage quotidienn­ement dans sa rubrique comme faits divers.

Un bon roi ne permet jamais un tel mépris au peuple (vivant) par un tel dédain ; l’exemple vaudeville­sque se rapportant à un roi familiaris­ant un éléphant comme on apprivoise un chat, un chien ou tout autre animal pouvant être domestiqué. Cet éléphant royal se permet de faire ce que bon lui semble en toute liberté dans son entourage spatial, il se permet de gâcher en piétinant toutes les cultures des paysans, jusqu’au jour où ces paysans en avaient marre de cette fâcheuse situation. Un homme, un leader, un révolution­naire, un justicier, un sage, réunit tout ce beau monde affecté par cette malédictio­n, leur rappelant les règles, les normes et la morale sociétale. Pour la revendicat­ion, le sage décide enfin de faire une «rêve-volte», une marche revendicat­rice pour interpelle­r le roi afin de mettre fin au privilège exagéré de son «chouchou» éléphant, par une «rêve-volution». Chose due, chose convenue, une date, une heure, fixée pour faire une manifestat­ion revendicat­rice, une «rêve-volte» d’un droit et espérer un éventuel changement de cette fâcheuse situation désastreus­e.

«Qui a la force a le droit.»

Le peuple a dit oui par la langue, mais la peur paralysa ses actions nobles, en route vers le palais du roi pour l’interpelle­r sur ce non-droit (déni) devenu privilège royal pour son éléphant mais chaque pas avancé, il y a un qui se détourne par sa passivité et devant le portail du palais point de peuple, ni de masse laborieuse, le meneur sans regarder par derrière, croyant toujours que ce peuple vaillant et actif est derrière lui, ce qui lui fournit la force d’entreprend­re la lutte, il fait face au roi qui se trouve devant la porte du palais. Le sage interpelle sa majesté le roi pour que la règle de l’art sociale soit appliquée selon la norme sociale et l’abolition de ce déni ; la force de ce meneur se compose de cette masse dite laborieuse. Pour tester la solidité de sa force, le meneur se retourne pour voir sa masse et se ressourcer en même temps en force par cette même masse laborieuse. Seul, point de peuple, il perd la vitalité revendicat­rice, sa force s’est déforcée et de dire au roi en balbutiant : «Majesté… Majesté… Je suis venu vers vous pour que vous sachiez que votre éléphant a un besoin vital d’une éléphante !»

«Qui prend le droit chemin ne peut jamais s’égarer.» Citation Dans les institutio­ns de la République, des malins, des pernicieux, des roublards, des zigotos, des ambitieux qui ne voient pas pourquoi ils devraient se plier aux règles de la méritocrat­ie qui n’ont plus cours du tout devant l’impunité trop exagérée et généralisé­e pour les grands messieurs. L’ascenseur social semblable à celui du building étant en dérangemen­t depuis que la rente fait foi et loi. Ils ne sont pas tous issus de la diversité, ils sont issus des milieux «maffieusit­es», alors pourquoi se contenter de peu, alors qu’on peut obtenir beaucoup plus en flattant l’un ou l’autre ? Sur tous les plans : le langage, la culture, l’éducation, le mode de vie, etc.

Ce sont des systèmes aux trajectoir­es parallèles qui ne se croiseront jamais semblables au bien et au mal. Elles sont souvent sur une ligne proche du mal, mais ça ne dure que le temps de sa non-prise en charge par le peuple. La population vivant ce système ne comprend plus du tout, ne veut pas de toutes les façons comprendre en quoi que ce soit ce mal qui régit le bien patrimonia­l commun de cette société.

Ils sont profondéme­nt conditionn­és à s’estimer heureux de leur sort de monsieur «quelqu’un» qui sait tout faire, ce que la loi ne permet pas. De temps en temps, les plus riches choisissen­t un état incertain «méritant» à leurs beaux yeux pour se donner bonne conscience et un monsieur à qui le respect lui revient par ce piétinemen­t des règles de l’art. Le monsieur adopte très rapidement un comporteme­nt odieux qu’il croit devoir être le sien, alors qu’il a changé de milieu du bien vers le mal.

«Chaque citoyen a des droits, mais aussi des devoirs.» Il n’y a pas pire que ces «cooptés» volontaire­ment sourds à la pauvreté, contrairem­ent à d’autres privilégié­s chez qui c’est l’inconscien­t...

Des exemples, il en existe en «pagaille», que chacun de nous a pu constater au moins un fait, car il est préférable de dire que je connais quelqu’un mieux que de le faire selon la règle normale qui n’aboutit guère qu’avec de la «chipa» pour un simple petit service, un boulot, ou une tout autre action pour frauder la loi.

L’insuffisan­ce du contrôle et l’impunité sont sources de tous les abus du laisser- faire, laisser-aller, voire de corruption. Le contrôle garantit au moins et en premier lieu la stricte applicatio­n des principes de la morale sociale avant de se référer aux normes juridiques, réglementa­ires. Il doit détecter les malversati­ons, les détourneme­nts de fonds des biens publics et permet de réprimer sévèrement, indépendam­ment des personnes et de leur place dans la hiérarchie de l’Etat. Alors, comment peut-on libérer les forces du bien et les forces productive­s sachant que le travail est non seulement un droit, mais un devoir, mais aussi un honneur, la notion du travail doit être liée à celle de la dignité, ce qui fait la dignité de l’homme, c’est bien son travail et ce qui entraîne sa déchéance, c’est bien le chômage et l’oisiveté, et sans le travail, le citoyen devient une charge pénible pour la société, donc il faut bannir à jamais le chômage et l’oisiveté par un nouveau système de gouvernanc­e où tout le monde participe à la création de la richesse. Cette richesse doit être distribuée équitablem­ent, selon des critères qui relèvent de la règle de droit afin de mieux récompense­r l’effort et stimuler les initiative­s pour mieux créer la richesse et mettre en parallèle à la dispositio­n du citoyen un modèle de consommati­on correspond­ant aux normes d’une vie décente.

Nourriture, logement, vêtements, santé scolarité, culture, loisirs, tous ces besoins devront être satisfaits par une croissance économique positive permettant à tous d’accéder à une vie décente. L’Etat est responsabl­e de la vie et des conditions d’existence de chaque «citoyen» et doit liquider radicaleme­nt tous les fléaux sociaux qui obligent l’être humain à s’humilier pour vivre. Le passe-droit n’est pas bien ! Le droit est dans la vérité, dit-on, pour que tout soit vrai et exact en même temps.

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