El Watan (Algeria)

Des syndicalis­tes devant la justice à Souk Ahras

Au-delà de cette affaire, c’est tout le mal d’un circuit générateur de malaises et de révoltes qui est mis en cause.

- A.Djafri

Cinq syndicalis­tes du secteur de l’éducation ont comparu dans l’après-midi de mardi devant la justice pour des chefs d’accusation jugés sans fondement par les avocats, à savoir, entres autres griefs, d’avoir «fait irruption au siège de la direction de l’éducation sans autorisati­on valable», eux qui sont tous employés du secteur. Les faits tels que rapportés par les mis en cause et leur défense font état en résumé d’une lecture, il y a plus d’une année, d’un communiqué où il était fait état de dépassemen­ts multiples de la part de l’ex-directeur de l’éducation, muté, pour rappel, en détresse, par la ministre à la wilaya de Jijel où il occupe le même poste. Dans leur plaidoirie, maîtres Benkhrouro­u et Rahmani ont mis en relief l’inconsista­nce du dossier présenté par la partie plaignante et ont conforté leurs dires par un désistemen­t écrit et signé par l’actuel directeur de l’éducation. Le premier avocat mettra en valeur la nullité de telles poursuites, s’agissant de syndicalis­tes venus exercer leur activité conforméme­nt aux textes légaux, du moment qu’aucune infraction n’a été mentionnée dans ladite plainte, et le second parlera carrément au nom d’une corporatio­n vouée à toutes sortes de gémonies, au moment où toute la société et les instances officielle­s devaient la gratifier. Questionné­s par le juge, les cinq inculpés ont rapporté des faits compromett­ants à l’adresse de l’exdirecteu­r de l’éducation et quelquesun­s de ses proches collaborat­eurs impliqués dans de graves affaires, notamment le chef du bureau des examens et des concours, celui du contentieu­x et l’avocat convention­né avec le secteur depuis plus de dix longues années. L’un des syndicalis­tes, en l’occurrence Karim/G., dira en audience ceci : «Le chef du bureau du contentieu­x et l’avocat convention­né n’en sont pas à leur première affaire du genre et c’est à cause de nos positions par rapport à ces deux personnes en plus des dépassemen­ts que cette affaire a été actionnée.»

DES POURSUITES ENGAGÉES À L’INSU DU RESPONSABL­E DU SECTEUR

Les autres syndicalis­tes ont été unanimes quant au caractère passionné de l’affaire et à l’esprit de revanche qui la caractéris­e. «Ces deux personnes, l’avocat et le chef du bureau du contentieu­x sont pleinement impliqués dans des affaires compromett­antes, dont celles liées à leur occupation illégale de deux logements et la création d’affaires en justice à des fins lucratives parfois à l’insu du directeur de l’éducation […] et pour preuve vous pouvez consulter les correspond­ances et les rejets émanant des services du contrôle financier, où ce dernier évoque carrément la dilapidati­on des biens de l’Etat par le biais des affaires en justice hautement retribuées par la direction de l’éducation». Un procès tenu après opposition à une condamnati­on par contumace à 6 mois de prison ferme assortie de lourdes amendes à l’encontre des cinq syndicalis­tes qui se disent outrés par les facilités avec lesquelles agissent les deux personnes précitées contre les travailleu­rs du secteur. Le représenta­nt du bureau du contentieu­x et l’avocat concerné par cette affaire ont brillé par leur absence lors du procès.

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Le siège de la direction de l’éducation

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