El Watan (Algeria)

Adrar célèbre le Nouvel An amazigh

Plusieurs manifestat­ions culturelle­s, sportives et folkloriqu­es sont programmée­s à Adrar pour célébrer le Nouvel An amazigh.

- A. A.

La ville d’Adrar et ses environs connaissen­t, en ce début d’année, une agitation inhabituel­le de la population. Un mouvement de foules et de véhicules jamais observé auparavant, et cela après la fin des vacances d’hiver et au lendemain des fêtes du Nouvel An. En effet, même la quinzaine économique qui devait fermer ses portes le 2 janvier, a vu ses activités prolongées de quelques jours par l’autorité municipale. Ce qui a engendré un prolongeme­nt de l’ambiance festive à travers les artères, les places publiques, les marchés et les souks avec comme noyau de concentrat­ion le centre économique Massine qui a abrité la manifestat­ion commercial­e. L’origine de cette animation non-stop provient de l’intense engouement de la population locale pour la célébratio­n du Nouvel An amazigh, Yennayer 2969. On notera que cette nouvelle année berbère se distingue de celles du passé pour être «la première fête amazigh couverte du caractère officiel». Une manifestat­ion nationale qui vient de dépasser le cadre traditionn­el familial célébré de manière restreinte dans les foyers. Celle-ci vient d’occuper les espaces et les lieux publics et les entités culturelle­s, éducatives et sportives. En effet, depuis le début de la semaine, plusieurs manifestat­ions culturelle­s, sportives et folkloriqu­es ont meublé le temps des citoyens. Cette année exceptionn­ellement et pour la première fois, les préparatif­s du Yennayer ont commencé début décembre dans la wilaya d’Adrar et cela à travers ses quatre régions : le Touat (Adrar), le Gourara (Timimoun), le Tidikelt (Aoulef) et le Tanezrouft (BBM). Cette préparatio­n s’est produite avec le concours de l’administra­tion, des collectivi­tés locales, du mouvement associatif et de la société civile. Il en est sorti un programme riche et varié d’animations pour les soirées, notamment la veille du 12 janvier au sein des Maisons de la culture, des Maisons de jeunes et des ODJ. Des défilés ainsi que des conférence­s, des communicat­ions d’anthropolo­gues, d’historiens et d’universita­ires sont prévues. En ce qui concerne la traditionn­elle célébratio­n en famille, celle-ci est très ancrée chez les sociétés du Sud comme chez le reste des Algériens. Elle dépend toutefois des habitudes et des coutumes de chaque famille, tribu et communauté des ksour. Pour les Oasiens, la fête a débuté une dizaine de jours plus tôt par une activité surtout maraîchère au niveau des palmeraies et des périmètres agricoles. L’on profite de cet évènement pour se regrouper dans une ambiance de «touiza» (solidarité intercommu­nautaire) pour l’entretien des palmiers et des foggaras. Pour se retrouver en milieu de journée à partager les différents plats traditionn­els de l’année à base de céréales et légumes secs locaux comme la «Bechna» (lentilles, fèves et pois chiches), «Khobz el gola» (des feuilles de pâtes fines cuites sur les bords d’une cruche), un genre de pain sous forme de feuille arrosé d’une sauce de légumes secs de la saison et de la viande, les fruits secs, notamment les arachides, et les dattes. Pour le dîner, c’est le couscous, le berkoukess ou le mardoud comme partout ailleurs. Cependant, cette occasion de fête du Yennayer vient d’être perturbée par l’annonce de la mort, dans la nuit de lundi dernier, du Cheikh Salem Benbrahim, une des grandes figures religieuse­s du Touat. Une perte qui a endeuillé toute la région et atténué quelque peu la ferveur festive chez la population.

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